L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une urgence médicale grave qui survient lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau est bloqué ou rompu. Les facteurs de risque traditionnels pour les AVC sont l’hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme, l’obésité et un mode de vie sédentaire. Cependant, des recherches récentes montrent qu’il existe d’autres facteurs, moins connus, qui peuvent augmenter significativement le risque d’AVC. L’un de ces facteurs est la santé intestinale, en particulier la constipation. Selon une étude récente, une personne sur cinq pourrait être concernée par ce trouble, qui double le risque d’AVC. Comment la constipation, un problème apparemment banal, peut-elle avoir un impact aussi dramatique sur la santé cardiovasculaire ?
Les facteurs de risque traditionnels d’AVC
Avant d’aborder le lien entre la constipation et l’AVC, il faut comprendre les facteurs de risque traditionnels associés aux accidents vasculaires cérébraux. L’hypertension artérielle est l’un des principaux contributeurs, car elle exerce une pression excessive sur les parois des artères. En effet, elle augmente les chances de rupture ou de blocage. Le diabète, quant à lui, peut endommager les vaisseaux sanguins, rendant les AVC plus probables. Le tabagisme contribue également à l’accumulation de plaques dans les artères. L’obésité et le manque d’activité physique augmentent la probabilité de développer d’autres conditions comme l’hypertension et le diabète, créant ainsi un cercle vicieux.
La constipation : un facteur de risque sous-estimé
La constipation est un trouble digestif courant qui affecte environ 15 à 20 % des adultes, en particulier les femmes et les personnes âgées. Ce trouble est généralement perçu comme un problème bénin, mais des recherches récentes suggèrent qu’il pourrait avoir des implications beaucoup plus graves pour la santé cardiovasculaire. En effet, les personnes souffrant de constipation ont deux fois plus de risque de subir un AVC ou une crise cardiaque par rapport à celles ayant des habitudes intestinales normales.
Les chercheurs ont comparé les données de plus de 400 000 personnes, identifiant plus de 23 000 cas de constipation. Ils ont pris en compte divers facteurs de risque, tels que :
- l’hypertension ;
- le diabète ;
- le tabagisme ;
- et l’obésité.
Les résultats montrent que la constipation, en tant que facteur de risque, mérite une attention particulière au même titre que les autres facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels.
Les mécanismes biologiques liant la constipation à l’AVC
Mais comment la constipation peut-elle augmenter le risque d’AVC ? Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses pour expliquer ce lien. L’une des théories principales est celle de la « fuite intestinale« . En cas de constipation chronique, les intestins deviennent plus perméables et permettent à des toxines et des bactéries de passer dans la circulation sanguine. Cette perméabilité intestinale accrue pourrait provoquer une inflammation systémique, qui est un facteur bien connu de maladies cardiovasculaires.
De plus, la constipation est souvent associée à l’hypertension artérielle. L’étude a révélé que les personnes souffrant à la fois de constipation et d’hypertension présentaient un risque accru de 34 % d’événements cardiaques. Ce lien pourrait s’expliquer par l’inflammation chronique et le stress oxydatif générés par la constipation.
La prévention de la constipation : une stratégie pour réduire le risque d’AVC
Compte tenu de ces découvertes, il faut prendre des mesures pour prévenir la constipation, en particulier chez les personnes à risque d’AVC. Une hydratation adéquate est cruciale, car l’eau aide à ramollir les selles et facilite leur passage. L’activité physique régulière stimule également la motilité intestinale. Une alimentation riche en fibres, notamment à base de fruits, de légumes verts et de céréales complètes, est recommandée pour maintenir un transit intestinal sain.