Comment les agences spatiales tentent d’éviter la contamination interplanétaire

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Il existe une question que l’on se pose rarement en tant que public : pouvons-nous contaminer une planète en tentant de l’explorer ? Cette problématique était le sujet phare d’un large débat qui s’est récemment déroulé aux États-Unis.

Bien que la notion de contamination interplanétaire existe depuis les années 1960, celle-ci a encore été récemment débattue lors du congrès annuel d’astrobiologie qui s’est déroulé en Arizona (États-Unis) le mois dernier. Selon le Scientific American, le débat en question portait sur trois futures sondes spatiales.

Stériliser intégralement une sonde spatiale est quelque chose de difficilement imaginable, mais concernant Mars, planète sur laquelle une colonisation humaine est à l’ordre du jour, la NASA a pris des dispositions afin d’éviter le plus possible la contamination d’une bactérie résistante. En effet, des zones de la planète rouge ont été déclarées « hors limites » et celles-ci sont justement des endroits où l’on a le plus de chances de trouver de l’eau et donc de la vie.

Vers 2020, une sonde lancée par les États-Unis devrait atterrir sur Europa, un des satellites de Jupiter recouvert par la glace. Le but est de dénicher des traces de vie sous la glace sans risquer de contaminer les potentielles formes de vie qui s’y trouveraient. Par ailleurs, l’issue de la sonde Cassini respectera une logique similaire. Celle-ci est prévue pour se détruire dans les nuages de Saturne plutôt que de s’écraser sur une de ses lunes lorsque le carburant viendra à manquer.

Le fait est que les scientifiques ayant débattu de la question au dernier congrès d’astrobiologie sont incapables d’évaluer la nature de ces risques de contamination. Et il en va de même en ce qui concerne une potentielle contamination extraterrestre sur notre planète !

Dans un futur plus ou moins proche, une mission robotisée issue d’une collaboration entre l’Europe et les États-Unis est prévue pour rapporter sur Terre une bactérie récupérée dans la roche de Mars. Cependant, certains experts estiment que les chances de survie d’une telle bactérie après un tel voyage sont quasi-nulles. De plus, l’environnement terrestre pourrait lui être fortement inhospitalier.

Enfin, pour d’autres scientifiques, ces débats sont de nature spéculative, tout simplement parce que personne n’a encore trouvé de vie ailleurs dans l’espace.

Sources : Scientific AmericanAgence Science Presse