Récemment, un adolescent canadien a reçu un prix lors d’un concours scientifique organisé par l’Union Européenne. Le jeune homme a conçu un robot-tortue intégrant une intelligence artificielle, dont la mission est de surveiller les écosystèmes marins et notamment, la santé des récifs coralliens.
Un robot qui ne perturbe pas les autres espèces
Depuis quelques années, les projets de robotique intégrant le biomimétisme se multiplient. Divers machines de ce genre ont fait leur apparition, notamment un robot-bouquetin, un robot-méduse, un robot-corbeau et bien d’autres. Il y a quelques mois par exemple, des chercheurs étasuniens ont mis au point un robot reproduisant les mouvements atypiques des insectes Rhagovelia, ces derniers étant capables de marcher ou « glisser » sur l’eau avec une aisance exceptionnelle.
Comme l’explique la chaine canadienne CBC dans un article du 29 septembre 2025, un jeune canadien de 15 ans a remporté le Concours européen de jeunes scientifiques (EUCYS 2025). Evan Budz est à l’origine d’un robot-tortue, une machine équipée de deux nageoires afin de reproduire la technique de nage des tortues vertes. Mais pourquoi ce choix ? En imitant les tortues, le jeune pense pouvoir explorer les fonds marins sans perturber les autres espèces animales.
« Avec mon projet, j’ai créé un robot qui nage sous l’eau de manière similaire à une tortue de mer, et je l’ai conçu pour effectuer une surveillance écologique autonome afin qu’il soit capable de détecter différents types de menaces qui peuvent survenir dans un environnement sous-marin, du blanchissement des coraux aux espèces envahissantes. », a déclaré Evan Budz.

Deux problèmes très préoccupants
L’engin intéresse donc beaucoup plus par ses potentielles futures missions que par ses aspects techniques. Ainsi, Evan Budz montre son intérêt et son engagement en faveur de la conservation marine en ciblant deux grands problèmes : la présence d’espèces invasives au sein des écosystèmes et le blanchiment des coraux, dont le taux de réussite de l’IA du robot en termes de détection est de 96%.
Rappelons tout de même que le blanchiment des coraux a impacté pas moins de 84% des récifs mondiaux sur la période 2023/2025. Il s’agit là du niveau le plus élevé jamais enregistré, résultat malheureux de la hausse des températures des océans en raison du réchauffement climatique. Il s’agit là du quatrième épisode de blanchissement massif, avec une mortalité quasi-totale possible au niveau des récifs impactés. Par ailleurs, pas moins de 20% de l’intégralité des coraux sont déjà détruits et ce, de manière définitive.
En ce qui concerne les espèces marines invasives, les préoccupations se retrouvent généralement à une échelle plus locale. Citons un exemple proche de nous, celui de la rascasse volante ou poisson-lion (Pterois volitans). Observée pour la première fois en mer Méditerranée en 1991, cette espèce a traversé le canal de Suez en provenance de l’océan Indien. Plutôt glouton, le poisson-lion est capable de manger jusqu’à six fois son poids, une caractéristique mettant en péril les autres espèces. Le fait est que ce dernier n’a aucun prédateur naturel en mer Méditerranée – à part les humains – et se reproduit très rapidement.
