Comment on pourrait un jour fabriquer des spermatozoïdes pour les hommes qui n’en produisent pas

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Certains hommes ont une absence totale de spermatozoïdes dans leur sperme, il s’agit de ce que l’on nomme l’azoospermie. Ce phénomène est le dernier rempart à vaincre pour combattre l’infertilité masculine.

Daniel Vaiman, responsable de l’équipe Génomique, épigénétique et physiopathologie de la reproduction à l’Institut Cochin de Paris, estime que 30 % des cas d’infertilité humaine « sont presque toutes relatives à l’aptitude du spermatozoïde à parcourir le chemin qui le sépare de l’ovule », des propos recueillis par Sciences et Avenir.

Ainsi, le spermatozoïde est déjà un être vivant très fragile, mais il semble que de nombreux maux peuvent être à l’origine d’une infertilité masculine. L’expert indique que cela peut par exemple être dû à une déformation du flagelle, la queue du spermatozoïde lui permettant de se déplacer. Il peut également s’agir d’une présence en surnombre de spermatozoïdes ou encore une absence totale, la fameuse azoospermie.

Il s’avère alors que dans pratiquement chaque cas d’infertilité masculine, le problème se situe soit au niveau du nombre de spermatozoïdes, soit en ce qui concerne leur morphologie. Néanmoins, Daniel Vaiman explique qu’il est possible de « sélectionner un spermatozoïde parmi les mieux formés, même quand il y en a très peu, afin de réaliser une insémination artificielle », une possibilité évidemment irréalisable dans le cas d’une azoospermie qui touche 1 % des hommes.

Cependant, le spécialiste se montre optimiste et indique qu’un jour, il sera possible de contourner ce problème en produisant « des gamètes à partir d’autres cellules de l’organisme », autrement dit « prendre une cellule de peau qu’on va reprogrammer en cellule souche pluripotente induite capable de se différencier en n’importe quelle cellule spécialisée ».

Il est ici question d’une technique de reprogrammation cellulaire à mettre à l’actif du Professeur Shinya Yamanaka, prix Nobel de médecine en 2012. L’année dernière, des tests ont été menés sur des souris lors d’une collaboration entre l’Institut valencien de l’infertilité (Espagne) et l’Université de Stanford (États-Unis). Un mois plus tard, une cellule souche avait pu se transformer en cellule germinale capable de produire des spermatozoïdes ou des ovules, mais sans avoir les moyens de féconder pour le moment.

Le chercheur espagnol Carlos Simon expliquait alors que la cellule était désormais un spermatozoïde ayant néanmoins besoin d’un temps de maturation afin de devenir un gamète. Si les recherches actuelles ne permettent pas encore d’affirmer que de telles prouesses sont possibles chez l’être humain, les scientifiques semblent être très optimistes sur la question.

Sources : Science et Avenir – Techno Science