Des explosions d’étoiles non loin de notre Système solaire il y a 8 millions d’années ont pu arroser la Terre d’une pluie de débris, influençant peut-être le climat qui permit l’apparition de nombreux éclairs. Les feux de forêt allumés par la foudre pourraient d’ailleurs expliquer l’essor des savanes en Afrique de l’Est à cette époque, favorisant l’évolution des primates jusqu’aux premiers hominidés.
Notre existence était-elle écrite dans les étoiles ? Plus précisément, ces dernières ont-elles permis l’essor de l’humanité ? C’est possible. L’expansion des savanes il y a environ huit millions d’années est depuis longtemps un mystère pour les biologistes. Ces dernières sont en effet dominées par des plantes appelées graminées C4. Les chercheurs savent que ces plantes rebondissent rapidement après une traînée de poudre tandis que les arbres sont plus lents à repousser. Ainsi, beaucoup suggèrent que de nombreux feux de forêt seraient à l’origine de ces changements environnementaux. Des incendies fréquents auraient donc favorisé l’expansion des savanes. Seulement ces feux, personne ne les a allumés avec un briquet. Pour enflammer le paysage, il fallait donc des éclairs, beaucoup d’éclairs.
Mais comment autant d’éclairs auraient-ils pu apparaître en un laps de temps aussi réduit ? Des chercheurs de la Washburn University, au Kansas, suggèrent que l’explosion d’une ou plusieurs supernovae aurait entraîné la flambée des incendies il y a huit millions d’années. Un isotope du fer radioactif, le fer 60 prélevé dans les sédiments et la croûte des océans Pacifique, suggère en effet ces explosions passées. En 2016, une équipe internationale de chercheurs avait déjà tablé que le fer 60 était concentré sur une période allant de 3,2 millions à 1,5 million d’années. Cela suggère qu’il y a eu une série de supernovae, l’une après l’autre. L’équipe avait également trouvé du fer 60 provenant d’une série de supernovae qui s’est produite il y a environ huit millions d’années.
Les scientifiques pensent que certaines de ces supernovae étaient à moins de 300 années-lumière de la Terre. Ces explosions d’étoiles devraient avoir exposé la Terre à un bombardement accru de rayons cosmiques. De nouvelles analyses ont notamment révélé que certains des rayons cosmiques auraient été assez énergiques pour atteindre la basse atmosphère et ioniser les particules dans l’air, un processus qui pourrait mener à la formation de la foudre. Deux douches consécutives il y a 8 millions d’années puis entre 3,2 et 1,5 million d’années auraient donc favorisé les risques d’incendies dans cette région du monde qui vit le primate se redresser pour la toute première fois sur ses deux jambes. Sans la protection des arbres, il fallait en effet se redresser de temps en temps pour évaluer les dangers potentiels.
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