Le Starship, la fusée la plus puissante jamais construite et la première entièrement réutilisable, s’est envolé avec succès pendant près de quatre minutes. À ce moment-là, le booster Super Heavy et le vaisseau Starship, censés se séparer, ont explosé ensemble sous les applaudissements des équipes de SpaceX. La société a dans un premier temps évoqué une explosion « imprévue ». En réalité, celle-ci était bien intentionnelle et a été déclenchée par le Flight Termination System (ou FTS).
Qu’est-ce que le FTS ?
Le Flight Termination System (FTS) est un système de sécurité important utilisé lors du lancement des fusées. Il est conçu pour mettre fin au vol en cas d’urgence ou de situation dangereuse telle qu’une défaillance catastrophique ou une trajectoire de vol déviée qui pourrait menacer des personnes ou des biens au sol.
Le FTS est généralement composé de plusieurs sous-systèmes tels que des capteurs de données de vol, des unités de traitement de données, des émetteurs-récepteurs radio, des interrupteurs de déclenchement et des charges explosives. Pour le cas de SpaceX, le FTS se compose principalement de deux boîtes blanches à l’extérieur des réservoirs de propulseur, chacune abritant de petits engins explosifs. En cas d’urgence, le système peut être activé par un opérateur de la mission ou activé automatiquement par un logiciel en fonction des paramètres prédéfinis.
Lorsqu’il est activé, le FTS déclenche alors ces fameuses charges explosives. Cela peut sembler radical au regard des sommes investies dans ces véhicules, mais c’est une mesure de sécurité essentielle en cas de besoin.
Notez que toutes les fusées ne sont pas équipées d’un système de terminaison de vol. Cela dépend surtout du type de véhicule et de la mission qu’elle doit accomplir. Les missions impliquant des fusées conçues comme présentant un risque élevé pour les personnes et les biens au sol en souvent équipées. Cependant, pour lancements plus « simples » (même si chaque lancement est compliqué) impliquant des sondes spatiales ou des satellites scientifiques, les fusées en sont parfois dépourvues. En fin de compte, la décision d’installer ou non un FTS revient aux organismes responsables de la mission, en fonction de l’analyse des risques et des exigences de sécurité.

SpaceX concentrée sur la suite
En ce qui concerne le Starship, les débris de la fusée sont depuis retombés dans l’océan. Notez qu’il s’agit principalement d’acier inoxydable. Selon la Federal Aviation Administration (FAA), qui a donné le feu vert pour ce lancement, cette matière ne représentera pas de danger pour la faune marine.
De mémoire, il apparaît que c’est la première fois que SpaceX enclenche son FTS dans le cadre de son programme Starship. De petites explosions secondaires avaient cependant été entendues après les atterrissages ratés des prototypes SN8 et SN9 il y a deux ans. Ces systèmes pourraient donc avoir été enclenchés à cause de l’impact et de la chaleur.
Pour la suite, les ingénieurs de SpaceX vont analyser toutes les données collectées au cours de ce vol pour ajuster leurs paramètres et retenter un prochain vol. Celui-ci aura probablement lieu dans quelques mois, selon Elon Musk.
Les principales préoccupations concernent les moteurs Raptor. Certains ne se sont en effet pas allumés au départ, tandis que d’autres ont rendu l’âme au cours de la montée. Cependant, gardons à l’esprit que le premier étage de cette énorme fusée en compte pas moins de trente-trois. Un énorme cratère se serait aussi creusé sous la rampe de lancement orbital au moment du décollage. Malgré tout, globalement, ce vol est considéré par les spécialistes comme une vraie réussite.