Notre futur serait-il défini par les 10 premières années de notre vie ?

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Et si nos expériences vécues pouvaient prédire ce que l’on serait demain ? D’après une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), c’est notre ADN qui en détiendrait la réponse !

Depuis le séquençage du premier génome humain en 2003, l’information génétique est un lieu d’étude à part entière pour tous les scientifiques ! Tout d’abord considérée comme acquise, les recherches ont avancé une nouvelle théorie sur l’expression génétique : toutes nos actions, notre hygiène de vie et notre expérience personnelle auraient une influence sur notre ADN et donc sur ce que nous sommes aujourd’hui !

En étudiant l’enfance de plusieurs participants, Thomas W. McDade et son équipe ont fait un lien entre l’expression de gènes responsable d’inflammations et certains événements vécus pendant l’enfance ! Ces nouvelles découvertes appartiennent au domaine de l’épigénétique, cette science qui étudie les modulations de l’expression génétique sans quelconques modifications directes de l’ADN.

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Tout individu détient une carte d’identité génétique unique ! Cette dernière se compose de plusieurs gènes qui vont plus ou moins s’exprimer et dont l’expression va résulter à notre phénotype (ces traits propres à chacun qui nous constituent).
L’expression génétique va dépendre de la condensation de l’ADN : plus il sera condensé, moins il sera accessible par les enzymes polymérases responsables de son expression et donc moins il sera exprimé. Il faut savoir que la condensation de l’ADN est modulée par différents marqueurs épigénétiques. Par exemple, la méthylation de l’ADN, responsable de l’ajout d’un groupement méthyle (— CH3), va modifier la structure du brin d’ADN et ainsi interférer sur son expression.

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Ces modifications épigénétiques interviennent tous les jours dans tous nos faits et gestes. Manger une pomme viendra augmenter l’expression de certains gènes et en rendra d’autres silencieux. Notre quotidien influe donc sur notre organisme et les événements du passé aussi.

En prélevant le sang de 500 participants, les chercheurs ont pu identifier 114 gènes régulateurs de la réponse inflammatoire activée par le système immun. Ils ont observé la méthylation de neuf de ces gènes qu’ils ont pu associer avec l’enfance des participants. Ceux dont les parents étaient absents ou encore dont le statut socio-économique était précaire détenaient les mêmes marques épigénétiques. Les scientifiques ont même pu identifier si les sujets étaient nés en temps de pluie ou non !

Ainsi, l’expression génétique de gènes responsables d’inflammations proviendrait de ce que nous étions ! D’autres facteurs interviennent dans le développement d’inflammations, mais ceci pourrait en partie expliquer les inégalités sanitaires chez certaines communautés.

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