Sur cette exoplanète rocheuse, une année dure moins de huit heures

exoplanète rocheuse
Crédits : SPP 1992 (Patricia Klein

Une équipe d’astronomes annonce avoir identifié une exoplanète rocheuse proche de la Terre évoluant si près de son étoile qu’elle en complète le tour en seulement huit heures. Ce type de planète à « période orbitale ultra courte » est encore trop peu étudié, d’où l’intérêt de cette nouvelle découverte.

Les exoplanètes à période ultracourte ont des périodes orbitales inférieures à un jour terrestre. Les masses et les rayons précis de ces mondes pourraient fournir des contraintes sur leurs processus de formation et d’évolution. Ainsi, plus nous aurons d’échantillons à disposition, plus nous serons en mesure de les appréhender. Dans le cadre d’une étude récente, une équipe de chercheurs rapporte la détection de l’une de ces planètes.

Une orbite en moins de huit heures

Baptisée GJ 367b, cette exoplanète évolue autour d’une étoile naine rouge d’environ la moitié de la largeur de notre soleil à seulement 31 années-lumière. GJ 367b est un monde rocheux environ 70 % aussi grand que la Terre qui complète un tour de son étoile en seulement 7,7 heures.

L’astronome Kristine WF Lam et son équipe, de l’Institut de recherche planétaire du Centre aérospatial allemand, ont identifié la présence de GJ 367b dans les données du satellite TESS. Pour rappel, ce dernier chasse les planètes en utilisant la méthode de transit qui souligne de minuscules baisses de luminosité générées par le passage d’un monde devant son étoile du point de vue du vaisseau spatial.

Des analyses de suivi rendues possibles grâce aux High Accuracy Radial Velocity Planet Searcher (HARPS), un instrument disponible à l’Observatoire européen austral au Chili, a ensuite permis de calculer la masse de l’exoplanète. Elle est estimée à environ la moitié de celle de la Terre. Ces données en main, les astronomes ont ensuite pu déterminer sa densité qui est supérieure à celle de la Terre.

« Une telle densité suggère que la planète est dominée par un noyau de fer« , soulignent les auteurs de ces travaux dans la revue Science. « Ces propriétés sont similaires à celles de Mercure, avec son noyau de fer et de nickel disproportionné qui le différencie des autres corps terrestres du Système solaire« .

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Une illustration du satellite TESS. Crédits : Goddard Space Flight Center

Une vie impossible

Naturellement, GJ 367b n’est pas un bon candidat pour abriter la vie telle que nous la connaissons. En raison de son extrême proximité avec son étoile, la planète absorbe environ 500 fois plus de rayonnement que la Terre ne reçoit du soleil, le tout sans atmosphère pour faire tampon.

L’exoplanète est également probablement verrouillée par les marées, ne montrant qu’une seule face à son étoile comme la Lune avec la Terre. Côté « jour », les températures pourraient atteindre 1 500 degrés Celsius.

Pour l’heure, on ignore encore comment le GJ 376b a pu se former. Elle pourrait être le fruit de blocs de construction riches en fer agglomérés ou être le vestige d’une planète plus grande, dont une grande partie de la masse a été emportée par le rayonnement stellaire ou un impact géant. « Si la planète est bel et bien un noyau résiduel d’une ancienne planète gazeuse, alors celle-ci ne devrait pas être plus grande qu’une planète de la taille de Neptune« , notent les auteurs.

Compte tenu de la proximité relative de GJ 367 avec la Terre, les astronomes pourront tenter de répondre à ces questions en ciblant la planète avec la prochaine génération de télescopes. Ils pourraient également rechercher d’autres planètes susceptibles d’évoluer dans la zone habitable de cette étoile.