ExoMars : et si on y allait par nos propres moyens ?

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Illustration du rover ExoMars débarquée sur la planète rouge depuis sa plateforme. Crédits : ESA

La Russie était censée fournir la fusée, mais aussi et surtout la plate-forme d’atterrissage du programme ExoMars, qui vise à rechercher des traces de vie sur la planète rouge avec un rover européen. Moscou étant désormais hors course, l’ESA cherchait un moyen de poser son véhicule. Finalement, elle pourrait le faire elle-même. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, n’est-ce pas ?

Au départ, l’Agence Spatiale européenne (ESA) et la Russie travaillaient sur une mission conjointe visant à rechercher des traces de vie passée sur Mars. L’Europe se concentrait sur le rover, baptisé Rosalind Franklin, tandis que la Russie s’occupait de la plateforme scientifique chargée de poser le véhicule et d’analyser les échantillons recueillis.

Cette mission devait être lancée cette année. Finalement, la guerre en Ukraine en a décidé autrement. Le divorce étant désormais clairement entamé entre les deux parties, l’Europe examinait depuis les différentes options à sa disposition pour lancer son rover malgré tout. L’ESA, qui travaille sur ExoMars depuis 2004, ne pouvait en effet justifier l’abandon de cette mission phare, qui a absorbé la carrière d’une génération entière de scientifiques.

De plus, rappelons que ce rover sera équipé d’une foreuse capable de creuser jusqu’à deux mètres de profondeur dans le but de rechercher des traces de vie microbienne. Étant donné que la surface martienne est aujourd’hui baignée de lumière ultraviolette, les scientifiques pensent que la recherche de vie souterraine promet de meilleures chances de succès. Les rovers Curiosity et Perseverance sont également équipés de foreuses, mais celles-ci ne peuvent explorer que les premiers centimètres de roche martienne.

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Illustration du rover Rosalin Franklin. Crédits : ESA

Une plateforme européenne

Au dernières nouvelles, il semblerait que les Européens aient finalement décidé de s’occuper eux-mêmes de la plateforme d’atterrissage. Rien n’est encore sûr. Les responsables de l’ESA doivent encore faire une demande de budget supplémentaire aux États membres pour financer ce nouveau module de descente. Le projet sera présenté en novembre. Cette rallonge devrait avoisiner les 360 millions d’euros, selon la BBC, ce qui porterait à 1,3 milliard d’euros le coût du programme ExoMars.

Si la demande est acceptée et que cette plateforme est construite dans les temps, la mission pourrait être lancée en 2028 et arriver sur place en 2030. Le rover doit atterrir sur Oxia Planum, un ancien bassin riche en argile situé près des tropiques nord de Mars. Il y a plusieurs milliards d’années, la présence d’eau et l’abondance de sédiments auraient pu abriter de précieux biomarqueurs.