Quels sont les événements les plus violents dans l’univers ?

L’Univers n’a rien de calme ou de paisible. Bien au contraire ! Il est le théâtre d’événements particulièrement brutaux et les énergies déployées dépassent bien souvent l’entendement. Cannibalisme stellaire, collisions d’étoiles à neutrons ou fusions de trous noirs géants… Voici un passage en revue des événements les plus violents de l’Univers.

Notre planète est pour le moment épargnée, paisiblement installée dans la banlieue de sa galaxie. Mais le calme est trompeur et les voisins font beaucoup de bruit malgré les apparences. Du point de vue terrestre, nous pourrions nous comparer au peuple Hobbits qui vivent des jours heureux dans leur Comté sans avoir forcément conscience des forces qui les entourent et des événements en cours. D’implacables mécanismes sont pourtant à l’œuvre, de plus en plus trahis par les rayons X et Gamma que l’on peut aujourd’hui déceler. Infimes, ces soubresauts sidéraux trahissent pourtant des actes de cannibalisme intenses et prodigieux.

Prenons le cas des étoiles binaires, très nombreuses dans notre galaxie. Celles-ci tournent autour d’un même axe. L’une est bien souvent plus grosse que l’autre et donc celle-ci explose plus vite en supernovae. Il ne restera plus qu’un cœur extrêmement compact. Imaginez alors le Soleil compressé dans une sphère de la taille de la ville de Paris. Les forces gravitationnelles sont énormes. La petite sœur qui est quant à elle toujours vivante se fera alors peu à peu aspirer, dépouillée de son gaz par l’étoile à neutron qui fut un jour sa compagne. Ce gaz forme alors un disque autour de l’étoile neutrons et finira par tomber sur la croûte solide. Sur la surface, la gravité est si grande que la vitesse de chute atteint les 100 000 km/seconde. Dans ces conditions, 10 grammes de gaz libèrent l’équivalent de la bombe d’Hiroshima. Sauf qu’une étoile à neutrons ne capture pas que 10 grammes de gaz par seconde, non. Elle peut en capturer plus de 2 000 milliards de tonnes.

Dans certains cas, l’étoile à neutrons laisse place à un trou noir qui résulte en fait de la mort d’une étoile encore plus massive. Ces ogres cosmiques, résidus des premières étoiles supermassives, valent cette fois-ci plusieurs millions de masses solaires. Comme vous pouvez l’imaginer, ces objets sont très gourmands et doivent avaler plusieurs fois la masse du Soleil chaque année. Les étoiles qui s’y frottent s’y piquent. Le principe est le même que pour l’étoile à neutrons : le gaz est arraché et un disque de matière se met à tourner autour de l’ogre. En tombant dans le trou noir, le gaz s’échauffe et émet des rayons X. On observe alors des jets de matière s’élevant perpendiculairement au plan du disque d’accrétion entourant le trou noir. Ces jets peuvent atteindre des vitesses très importantes correspondant à des fractions significatives de celle de la lumière.

Certains événements sont également capables d’engendre des rayons gamma encore plus énergétiques. Il peut s’agir de la collision de deux étoiles à neutrons ou le résultat d’une hypernova, une explosion encore plus puissante que la supernova. On trouve à l’origine de ces phénomènes des étoiles supergéantes de plus de 100 masses solaires.

Bien sûr, tous ces événements ne sont pas sans conséquence. Outre le fait de modeler l’espace, ils modifient également l’espace-temps avec l’émission d’ondes gravitationnelles. Prédites par Albert Einstein il y a 100 ans, nous avons décelé ces ondes pour la première fois il y a quelques mois seulement, résultats de la collision-fusion de trous noirs supermassifs survenue il y a plusieurs milliards d’années.

Source : Questions clés sciences