Mars Europe
Illustration d'artiste du rover européen ExoMars, baptisé Rosalind Franklin, à la surface de la planète rouge. Le lancement de Rosalind Franklin est prévu pour 2028. Crédits : ESA/ATG medialab

L’Europe veut lancer un atterrisseur avancé sur Mars en 2035

Depuis plusieurs décennies, Mars est au cœur des ambitions spatiales internationales. La planète rouge, si proche et pourtant si éloignée dans son habitabilité, fascine par son potentiel à avoir abrité la vie. L’Agence spatiale européenne (ESA) joue un rôle majeur dans cette exploration avec des projets ambitieux à la fois à court et à long terme. Parmi eux, le rover Rosalind Franklin, dont le lancement est prévu pour 2028, et le développement d’un nouvel atterrisseur pour 2035.

Rosalind Franklin : un rover en quête de vie

Le rover Rosalind Franklin, nommé en hommage à la scientifique ayant contribué à la découverte de la structure de l’ADN, est au cœur de la mission ExoMars de l’ESA. Sa mission principale sera de chercher des traces de vie passée dans le sol martien, une étape cruciale pour comprendre l’habitabilité de la planète.

Ce projet n’a pas été sans difficulté. Initialement prévu pour 2020, le lancement a été retardé à plusieurs reprises en raison de problèmes techniques et géopolitiques. Après la suspension de la coopération avec la Russie, partenaire initial du projet, l’ESA a dû réorganiser son plan de mission, notamment pour remplacer le module de descente russe par une alternative européenne.

Rosalind Franklin, dont le lancement est prévu en 2028, se distingue par ses capacités technologiques avancées. Doté d’un système de forage capable de prélever des échantillons jusqu’à deux mètres de profondeur, il pourra analyser des sols protégés des radiations de surface où des traces de vie microscopique pourraient subsister. Les données collectées poseront les bases pour les futures missions d’exploration, notamment celles visant un retour d’échantillons sur Terre.

2035 : un nouvel atterrisseur pour des ambitions plus grandes

Alors que Rosalind Franklin préparera le terrain, l’ESA anticipe déjà la prochaine étape : le développement d’un nouvel atterrisseur martien, dont le lancement est envisagé pour 2035. Pour cela, l’agence a lancé en décembre 2024 un appel à propositions intitulé « Capacité avancée d’entrée, de descente et d’atterrissage sur Mars ». Cet appel vise à faire progresser les technologies critiques nécessaires pour des missions complexes et précises.

L’objectif est de concevoir un système d’atterrissage guidé capable de poser des charges sur Mars avec une grande précision. Contrairement aux missions actuelles qui nécessitent d’immenses zones de sécurité pour atterrir, ce nouvel atterrisseur pourrait cibler des régions précises, facilitant ainsi l’exploration de sites plus dangereux ou plus intéressants scientifiquement. L’appel souligne l’importance d’éviter les impasses technologiques et insiste sur la nécessité d’une progression à long terme.

Ce projet s’inscrit également dans une stratégie de préparation à la réunion ministérielle de novembre 2025 à Brême, en Allemagne. Cette étape permettra de valider les avancées technologiques, d’affiner les estimations budgétaires et de maximiser les chances de concrétisation du projet.

exomars europe mars
Illustration du rover européen de la mission ExoMars 2022. Crédits : ESA

Pourquoi viser 2035 ?

Le choix de 2035 comme date cible n’est pas anodin. Les missions vers Mars dépendent en effet des fenêtres de lancement, des périodes précises qui s’ouvrent tous les 26 mois lorsque les positions respectives de Mars et de la Terre permettent une trajectoire énergétiquement optimale. En 2035, cette configuration sera particulièrement favorable et offrira une opportunité idéale pour des missions complexes.

Ces fenêtres de lancement réduisent considérablement les coûts en carburant et maximisent l’efficacité des vaisseaux spatiaux. L’ESA mise donc sur cette date pour tirer parti de conditions optimales tout en se laissant le temps nécessaire pour préparer des technologies fiables.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.