L’Europe veut intercepter une comète « venue d’ailleurs »

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Crédits : ESA

L’Agence spatiale européenne (ESA) prévoit de lancer une sonde visant à intercepter une comète interstellaire en 2029. La mission, appelée Comet Interceptor, sera développée en collaboration avec l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA).

Des objets venus d’ailleurs ont déjà été repérés : l’un nommé Oumuamua en 2017, l’autre nommé 21/Borisov en 2019. Le premier pourrait être un fragment d’une super-Terre éjecté de son système ou un simple astéroïde en forme de cigare, tandis que le second était une comète. Ces corps ayant pris les astronomes par surprise, nous en savons très peu à leur sujet.

L’analyse de tels objets serait pourtant passionnante. En effet, la plupart des comètes étudiées jusqu’à présent sont à courte période. Autrement dit, elles visitent régulièrement le Système solaire interne. Cela signifie que chaque rencontre rapprochée avec le Soleil modifie la chimie de leurs matériaux. Ces objets ne sont donc plus représentatifs de l’état chimique du jeune Système solaire.

Le fait de pouvoir analyser de près une comète venue d’un autre système pourrait ainsi aider non seulement à mieux comprendre les comètes, mais également la manière dont le Système solaire s’est formé et a évolué au fil du temps. Pour ce faire, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) vont collaborer dans le cadre d’une nouvelle mission baptisée Comet Interceptor. Son objectif, comme son nom l’indique, sera d’intercepter un tel objet avant qu’il ne se rapproche trop du Soleil.

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Crédits : Chris Schur

Trois sondes en alerte

La chose inhabituelle à propos de cette mission est que les astronomes ne connaîtront pas leur cible avant le lancement. La sonde se rendra au point de Lagrange 2 (L2), à 1,5 million de kilomètres de la Terre, où les forces gravitationnelles du Soleil et de la Terre s’équilibrent. Tout comme le James Webb Telescope, la sonde Comet Interceptor fera le tour de notre étoile en synchronisation avec la Terre tout en étant protégée de l’éblouissement du Soleil.

Cette « place de parking » ne sera qu’une destination temporaire. L’engin spatial y attendra en effet l’arrivée d’une cible potentielle. Il pourrait s’agir d’une comète venue de la périphérie du Système solaire, voire de l’espace interstellaire. Dès lors, l’idée serait de rejoindre cet objet pour l’étudier.

Le vaisseau se composera de trois sondes : l’engin principal et deux satellites plus petits. L’ESA construira le vaisseau-mère et l’une des sondes auxiliaires, tandis que la JAXA sera responsable du deuxième satellite.

Une fois que Comet Interceptor aura atteint sa cible, ces trois structures se sépareront et imageront le corps en synchronisation sous plusieurs angles pour créer un profil tridimensionnel. Le lancement de cette mission est prévu en 2029, en tandem avec celui de la très attendue mission européenne Ariel qui visera à sonder l’atmosphère d’un millier d’exoplanètes.