Un nouveau rapport signé de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du service Copernicus montre une fois de plus que l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus dans le monde après la région arctique. Cependant, l’essor des énergies renouvelables est un signe d’espoir pour l’avenir.
Ce rapport récent sur l’état du climat en Europe est la deuxième édition d’une série publiée chaque année par le Conseil régional VI (Europe) de l’Organisation météorologique mondiale et par le C3S. Ce dernier relève du programme d’observation de la Terre de l’Union européenne. Les chercheurs s’appuient sur les données de Copernicus, le programme phare d’observation de la Terre de l’UE.
L’Europe en première ligne
D’après les résultats, présentés à l’occasion de la 6e Conférence européenne sur l’adaptation au changement climatique à Dublin (Irlande), l’Europe se réchauffe deux fois plus que la moyenne mondiale depuis les années 1980. En 2022, la température moyenne aurait été supérieure d’environ 2,3 °C à la moyenne préindustrielle (1850-1900).
En conséquence, le continent aura été marqué par des chaleurs extrêmes, des sécheresses et des feux de forêt. On a également observé une fonte des glaciers sans précédent, des températures de surface de la mer record en Europe, ainsi que des vagues de chaleur marine. La France aurait notamment connu sa période de janvier à septembre la plus sèche depuis 1976.
Naturellement, tous ces événements ont eu des répercussions considérables sur le tissu socio-économique et les écosystèmes de la région. « Le stress thermique record que les Européens ont connu en 2022 a été l’un des principaux facteurs de la surmortalité liée aux conditions météorologiques en Europe« , observe M. Carlo Buontempo, Directeur du C3S. « Malheureusement, il ne s’agit pas d’un cas unique ou d’une bizarrerie du climat. Nos connaissances actuelles du système climatique et de son évolution nous indiquent que ce type d’événements s’inscrit dans une tendance selon laquelle les épisodes extrêmes de stress thermique seront plus fréquents et plus intenses dans toute la région« .
D’après les informations provenant de la base de données sur les situations d’urgence (EM-DAT), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en Europe en 2022 auraient ainsi causé 16 365 décès et touché directement 156 000 personnes. Environ 67 % des épisodes étaient liés à des inondations et des tempêtes et ont représenté la majeure partie des dommages économiques s’élevant au total à environ 1,8 milliard d’euros.

Un signe d’espoir
Le rapport souligne toutefois un signe d’espoir pour l’avenir. En effet, les énergies renouvelables auraient pour la première fois produit davantage d’électricité (22,3 %) que le gaz naturel (20 %) en 2022. Pour Petteri Taalas, le Secrétaire général de l’OMM, il sera essentiel d’accroître l’utilisation de ces énergies à faible émission de carbone pour réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles.
Et il y a urgence. Selon des scénarios d’aggravation du climat à long terme, l’Europe du Sud pourrait en effet connaître certaines des plus fortes augmentations mondiales des températures extrêmes supérieures à 40 °C et du nombre de jours de sécheresse consécutifs.
