Une constellation de satellites pour suivre les émissions de GES d’origine humaine

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Crédits : NPL

En marge de la COP26, le service de surveillance de l’atmosphère Copernicus de l’Union européenne travaille sur le développement de nouveaux satellites permettant de mesurer ses progrès vers la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris.

Des satellites pour suivre les émissions anthropiques de GES

En vertu de l’Accord de Paris, les signataires sont tenus de formuler des plans d’action pour le climat et de poursuivre des mesures d’atténuation pour atteindre ces contributions. Les États signataires devraient régulièrement rendre compte de leurs progrès. Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe aucune capacité internationalement reconnue pour surveiller les tendances des émissions anthropiques à l’aide de mesures atmosphériques. Cela est sur le point de changer.

Le service de surveillance de l’atmosphère Copernicus (un projet de l’Union européenne), en collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA), travaille actuellement sur le développement d’une constellation de satellites baptisée European CO2 Monitoring and Verification Support Capacity (CO2MVS en abrégé) visant à suivre les émissions anthropiques de gaz à effet de serre depuis l’espace.

L’annonce a été faite ce mardi 2 novembre en marge de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) qui se tient actuellement à Glasgow (Écosse). Cette constellation devrait pouvoir être opérationnelle dès 2026.

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Enregistrement des données satellitaires du dioxyde de carbone atmosphérique. Crédits : C3S/CCI/CAMS/Université de Brême/SRON

Des mesures beaucoup plus précises

Les instruments actuellement disponibles en orbite mesurent actuellement les changements dans les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone principalement liés aux variations naturelles du cycle du carbone. À ce titre, ils ne peuvent repérer les sources industrielles individuelles. Selon les représentants du projet, cette nouvelle constellation pourrait « changer la donne » en permettant aux climatologues d’identifier les sources individuelles d’émissions de GES, telles que les centrales électriques et les sites de production de combustibles fossiles.

« Une fois en orbite, les satellites se chargeront de mesurer les concentrations des deux gaz à effet de serre les plus courants, le dioxyde de carbone et le méthane, avec des détails sans précédent et en temps quasi réel« , ont déclaré les représentants du programme dans un communiqué. Rappelons que s’il ne représente qu’environ 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le méthane est quatre-vingts fois plus puissant que le CO2 pour réchauffer l’atmosphère terrestre.

Soulignons enfin que l’Accord de Paris exige que les pays signataires fassent le point sur les progrès réalisés tous les cinq ans pour s’assurer que chacun soit sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs. La première analyse de ce type devrait se terminer d’ici 2023. Ces nouveaux satellites pourront donc appuyer et préciser les rapports de 2028.