Des chercheurs tentent de comprendre à quoi pourrait ressembler la vie extraterrestre

Astronaut encountering a plant on another planet / Crédits : iStock

Des chercheurs tentent d’identifier les acides aminés (les blocs de construction qui créent des protéines et supportent toute la vie sur Terre) qui pourraient servir de base à la vie extraterrestre. Les principaux corps visés sont ici Mars, Encelade, la lune de Saturne et Europa, la lune de Jupiter.

Si elle existe, la vie extraterrestre pourrait utiliser de blocs de construction d’acides aminés différents de ceux que les êtres vivants ont sur Terre. Pour mieux comprendre à quoi ressemblerait une éventuelle vie étrangère, des chercheurs étudient les acides aminés qui résistent aux types de conditions extrêmes trouvées sur d’autres planètes et autres lunes. Claire Mammoser, assistante de recherche de premier cycle au laboratoire de Laura Rowe à l’Université de Valparaiso, a récemment présenté son travail à la réunion annuelle de la Société américaine de biochimie et de biologie moléculaire qui se tiendra jusqu’au 26 avril prochain à Chicago.

« Ailleurs que sur Terre, les protéines d’un organisme ne seraient pas nécessairement les mêmes que celles observées sur Terre. Elles pourraient utiliser des acides aminés qui nous sont connus, mais pour fabriquer des protéines qui nous sont inconnues », explique la chercheuse. « Notre objectif principal avec cette recherche est de voir s’il existe des caractéristiques structurelles de certains acides aminés qui conduisent à une plus grande stabilité dans les conditions extraterrestres, puis à voir quelles sont ces caractéristiques ».

L’équipe de chercheurs explique avoir soumis les flacons d’une quinzaine d’acides aminés à des températures extrêmes, au pH, aux rayons ultraviolets, à la radiation gamma et à d’autres conditions imitant les milieux d’Encelade, la lune de Saturne qui a récemment fait les gros titres, tout comme Europa, la lune de Jupiter ou encore ceux de Mars. Ils ont ensuite analysé les comportements de ces acides (savoir à quels moments ils se décomposaient), le but étant de rechercher des modèles de stabilité de ces acides aminés avec diverses caractéristiques, telle la capacité à se lier avec de l’eau : « Trouver des tendances dans la stabilité des acides aminés nous donnerait une idée de la nature de ceux qui ont pu survivre dans l’espace extra-atmosphérique suffisamment longtemps pour créer la vie », détaille Claire Mammoser.

Après avoir analysé un lot préliminaire d’acides aminés, les chercheurs entameront bientôt une nouvelle série d’expériences utilisant des acides aminés qui ont été extraits de météorites et ceux créés dans des expériences d’origine de la vie remontant aux années 1950. Ce travail est novateur, et particulièrement excitant pour Claire Mammoser. Comme elle l’explique, « il n’y a pas beaucoup de travail de fait dans ce domaine. Nous avons le privilège de pouvoir travailler sur des domaines de recherches déjà existants qui ont été mis au point par de grands esprits sur le terrain, mais ce projet est différent dans le sens où nous l’avons développé nous-mêmes ». En espérant que ces recherches aideront les chercheurs à définir les caractéristiques clés qui pourraient favoriser l’émergence de la vie extraterrestre.

Source