Une étude révèle que 60% des orques en captivité ont les dents cassées !

Crédit : ARCHIVES OF ORAL BIOLOGY / JOHN JETT & ALL

Le 6 mai dernier, le ministère français de l’Environnement a publié un arrêté interdisant la reproduction de cétacés au sein de parcs aquatiques. Sachant qu’il est interdit de capturer des cétacés en mer, cette nouvelle loi sonnera bientôt la fin des spectacles d’orques et de dauphins, et donc leur captivité ! Cette annonce soulagera les associations de défense du droit animal qui considéraient la captivité de cétacé comme une atteinte aux espèces. Et pour cause, une nouvelle étude vient de mettre en avant les conséquences physiologiques et physionomiques désastreuses de la captivité sur la dentition des cétacés.

Publiée dans la revue scientifique Archives of Oral Biology, l’étude menée par une équipe de chercheurs américains et néo-zélandais met avant des résultats navrants. La recherche menée sur 29 orques Orcinus orca répartis dans plusieurs parcs aquatiques américains révèle de graves problèmes dentaires chez les orques captives. Nous vous précisons bien « captifs », car les cétacés vivant dans un environnement naturel ne présentent généralement aucune pathologie dentaire, contrairement aux autres mammifères où l’usure des dents est un processus physiologique tout à fait naturel.

Les scientifiques ont découvert que près de 24 % des cétacés présentaient une usure dentaire avancée et que 60 % avaient les dents situées à l’avant de la gueule cassée. Parmi les 29 sujets étudiés, 61 % avaient déjà reçu des soins dentaires. Ces derniers consistent généralement à forer les dents infectées pour y extraire la source infectieuse (pulpe ou déchets). Les trous béants formés ne sont malheureusement pas recouverts, rendant les dents fragiles et donc très facilement cassables.

Crédit : pxhere

Le Docteur Ventre, l’un des scientifiques de l’étude explique : « Les dommages dentaires sont les conséquences les plus tragiques de la captivité, car cela ne cause pas seulement la mort (en cas d’infection, NDLR) des orques, mais cela conduit également bien souvent à des thérapies antibiotiques chroniques qui compromettent à terme le système immunitaire du cétacé ». Le dernier exemple en date est celui de l’orque Kasatka, retenue captive au SeaWorld de San Diego, qui est décédé au mois d’août dernier à la suite d’une infection.

Les orques ne subissent qu’une poussée dentaire unique qui leur permet de chasser leurs proies tout au cours de leur vie. En captivité, leur fonction est moindre du fait d’une nourriture composée d’animaux morts. Les infections dentaires sont donc provoquées par d’autres comportements originaires de leur captivité. En effet, chez les orques captives, il a été observé le développement de stéréotypies buccales, c’est-à-dire la répétition infinie de mouvements vains tels que le mordillement d’une partie de son bassin. Le développement d’un comportement agressif est aussi fréquent, menant généralement à de grands claquements de dents.

Face aux résultats obtenus, les scientifiques qui ont mené l’étude terminèrent par conclure : « La relation entre la propension d’un animal confiné à développer des comportements stéréotypés et la taille de son habitat naturel est connue. Si cela est aussi vrai pour les orques et étant donné leur immense territoire dans la nature, la mauvaise dentition observée chez les orques captives n’a rien de surprenant ».

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