bouteilles plastique
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Une étude relance le débat du possible abandon de la bouteille plastique

Récemment, des chercheurs basés aux États-Unis ont présenté une nouvelle technique de microscopie permettant de détecter la présence de nanoplastiques dans l’eau. Or, l’eau en bouteille contient également ce type de particules dont les effets sur la santé sont encore assez méconnus.

Des microplastiques et nanoplastiques dans la bouteille d’eau

Durant l’été 2023, une étude inquiétante avait été publiée. Celle-ci relatait la toute première observation de micro et nanoplastiques dans des tissus humains, notamment le foie, la rate, les reins ou encore les poumons. Bien que les déchets plastiques contiennent de nombreux produits chimiques, il n’existe encore aucune étude épidémiologique qui prouve formellement les potentielles atteintes à la santé humaine. Toutefois, certaines hypothèses soulignent que l’ingestion de plastique sur le long terme pourrait augmenter le risque de cancer et d’infertilité.

Rappelons que selon une publication de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) datant de 2016, les microplastiques sont des particules qui mesurent entre 0,1 micromètre (µm) et cinq millimètres. Quant aux nanoplastiques, leur taille est comprise entre 0,001 à 0,1 µm ou de 1 à 100 nanomètres. Autrement dit, les nanoplastiques sont beaucoup plus difficiles à détecter que les microplastiques. C’est d’ailleurs très problématique dans la mesure où ces nanoplastiques peuvent pénétrer l’organisme beaucoup plus facilement en raison de leur taille.

De plus, soulignons le fait que les humains et autres êtres vivants sont exposés aux particules de plastiques dans l’eau douce, mais aussi dans l’air, la nourriture, etc.

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Jusqu’à 370 000 particules dans un litre d’eau

Le 8 janvier 2024, des scientifiques des universités de Colombia et de Rutgers ont publié une étude dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Dans cette publication, ils évoquent une nouvelle technique d’imagerie dont l’un des objectifs était de détecter d’éventuels nanoplastiques dans les eaux en bouteille. Ainsi, pas moins de sept plastiques différents ont été recherchés, dont le polytéréphtalate d’éthylène (PET) qui entre dans la fabrication des bouteilles elles-mêmes. Définie comme ayant une sensibilité et une spécificité sans précédent, cette nouvelle méthode associe une plateforme d’imagerie hyperspectrale à diffusion Raman stimulée (SRS) et un algorithme automatisé capable de détecter le plastique.

Il faut savoir que cette technique a permis d’améliorer la détection et la précision par rapport à d’autres dispositifs mis au point par le passé. Selon les résultats provenant de l’analyse de trois marques d’eau en bouteille, un litre peut contenir entre 110 000 à 370 000 particules. Par ailleurs, le ratio est de 90 % de nanoplastiques et 10 % de microplastiques.

Cette étude relance donc sans aucun doute le débat sur l’abandon des bouteilles plastique. Rappelons tout de même que chaque année, pas moins de 500 milliards de bouteilles plastiques sont vendues aux quatre coins du monde.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.