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Crédits : Alex Sholom / iStock

Une étude permet de mieux comprendre l’onde de la mort dans le cerveau

Dernièrement, une étude française a éclairci le mystère de l’onde de la mort, un phénomène qui se produit lorsque le cerveau subit une privation d’oxygène. Pour les spécialistes, ces recherches pourraient permettre de développer des méthodes de réanimation plus efficaces.

Une mort cérébrale potentiellement réversible

Le terme « onde de la mort » désigne un phénomène étonnant pouvant survenir lorsque le cerveau est privé d’oxygène. Il s’agit d’un sursaut d’activité brusque généré par une onde électrique qui parcourt le cortex depuis les couches les plus profondes du cerveau. Cependant, malgré son nom, ce phénomène n’est pas le signe d’une mort certaine. Ainsi, des neurones en apparence sans vie se réactivent, montrant que la mort cérébrale est sans aucun doute un phénomène bien plus compliqué que ce que nous pensions. Par ailleurs, lorsque la réanimation arrive à temps, une autre onde assez semblable se produit : l’onde de réanimation.

Cette découverte a été décrite dans une publication dans la revue Neurobiology of Disease en novembre 2023. Pilotée par l’Institut du cerveau de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, cette étude semble très importante. En effet, les chercheurs estiment qu’il est possible que la mort cérébrale soit réversible.

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Crédits : Mohsen Atayi / Wikimedia Commons

Mieux comprendre l’onde de la mort pour une réanimation plus efficace des patients

Il faut dire que grâce à l’utilisation expérimentale d’une injection d’inhibiteur, l’étude a permis de comprendre le point de départ de l’onde de la mort, à savoir la dépolarisation de neurones pyramidaux présents dans le néocortex. « Cet événement critique, appelé dépolarisation anoxique induit une transition d’état dans les neurones du cortex, les rendant incapables de transmettre des messages électriques. En l’absence d’intervention, cette vague représente l’arrêt total et définitif de l’activité cérébrale. », a déclaré dans un communiqué officiel Antoine Carton-Leclercq, doctorant et premier auteur de l’étude.

Ces travaux suscitent énormément d’espoirs, car cela laisse présager la potentielle découverte d’une méthode ou d’une molécule permettant de contrôler cette dépolarisation. Cela représenterait alors une véritable révolution en matière de réanimation. Concrètement, il serait en effet possible de bénéficier d’un temps plus important pour éviter la mort cérébrale et éventuellement les séquelles plus ou moins graves qui peuvent suivre l’asphyxie d’une partie des neurones.

Rappelons tout de même que le cerveau est l’organe du corps qui consomme le plus d’oxygène, entre 20 et 25 %. Il s’agit donc de l’organe qui dépend le plus de l’oxygénation, et donc le plus vulnérable en cas d’asphyxie. Les scientifiques poursuivent aujourd’hui leurs efforts pour mieux comprendre ce phénomène et trouver un moyen de réanimer plus efficacement les patients en état de mort cérébrale.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.