Les « superorganismes » tels que les fourmilières abritant les colonies de fourmis ont une personnalité bien à elles, selon une étude américaine. Ce phénomène vient d’être prouvé, mais son origine reste néanmoins inconnue.
Un superorganisme est une colonie d’individus travaillant de concert pour produire un phénomène gouverné par la collectivité. C’est le cas des fourmilières ou encore des essaims d’abeilles, qui peuvent alors être considérés comme un individu à part entière. Or Peter Marting et son équipe d’entomologistes de l’Université d’état de l’Arizona estiment que chaque superorganisme a sa propre personnalité.
Ces recherches ayant fait l’objet d’une publication dans la revue Behavioral Ecology le 5 décembre 2017 ont été menées sur des fourmis endémiques de l’Amérique Centrale et du Sud, les Azteca constructor. Les chercheurs ont étudié cinq colonies différentes dans une forêt du Panama, celles-ci entretenant une relation de mutualisme avec des arbres Cecropia, ces derniers représentant à la fois leur habitat et leur garde-manger.
Les scientifiques ont alors analysé à l’aide de la vidéo les réactions et comportements de ces colonies face à des perturbations créées de manière artificielle. A été observée plus précisément la capacité de la colonie à patrouiller sur son territoire et à en explorer de nouveaux, de même que la réaction face à une vibration de l’arbre ou encore à la destruction de feuilles, simulant respectivement la présence d’un vertébré et une attaque par d’autres insectes. Les chercheurs ont également analysé la réaction des Azteca constructor à la présence d’une autre espèce, l’Atta colombica.
Ainsi, les scientifiques ont pu constater que chaque colonie avait son propre caractère et sa propre personnalité. Les réactions aux différentes perturbations se sont faites avec plus ou moins d’agressivité, ou encore les patrouilles et explorations se sont déroulées avec des degrés variables de prise de risque. Autre découverte : les arbres abritant une colonie de fourmis plus agressive se portaient mieux.
Il s’avère que les chercheurs ne connaissent pas l’origine de cette différence dans les comportements de colonies, et s’il est ici question de génétique ou de nature de l’environnement. Dans le cas où l’environnement serait la source de ces différences, il se pourrait alors que l’arbre abritant la colonie a son rôle à jouer mais là encore, les chercheurs n’en sont qu’au stade de l’hypothèse.
Sources : Science Daily – Science & Vie