Pilotée par une université britannique, une étude récente laisse penser qu’Internet n’aurait pas seulement des impacts négatifs sur le cerveau humain. Ces travaux vont en effet à contre-courant des études déjà publiées sur le sujet.
Une possible amélioration du bien-être avec Internet
En 2018, l’endocrinologue et pédiatre américain Robert Lustig listait les impacts des smartphones sur le cerveau. Il avait notamment évoqué les notifications, ces alertes constantes qui ont des effets négatifs sur le plan biologique, mais aussi et surtout sur la santé mentale. Le chercheur avait par exemple évoqué un état quasi constant de stress et de peur ou encore un impact sur les hormones qui peut déclencher une réaction de combat (ou de fuite).
Il serait donc très tentant de dire qu’Internet en soi est mauvais pour le bien-être et la santé mentale. Une étude parue dans la revue Technology, Mind and Behaviour le 2 janvier 2024 semble pourtant laisser penser le contraire. Pour Andrew Przybylski de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), Internet peut en effet améliorer les facteurs de bien-être comme le sentiment d’utilité ou encore la satisfaction en ce qui concerne la vie en général.

Une étude à approfondir
L’étude dont il est ici question a été menée sur seize années auprès d’environ 2,4 millions de personnes. Les données ayant permis ces travaux ont été récoltées sur la période 2006-2021 dans pas moins de 168 pays. Selon les chercheurs, les personnes avec un accès à Internet ont obtenu des résultats supérieurs de 8 % face à ceux des individus qui n’utilisent pas le Web. Les auteurs précisent que les côtés positifs d’Internet sont nombreux, notamment se faire des amis et apprendre de nouvelles choses. Les chercheurs vont encore plus loin en affirmant que les bienfaits de Web pourraient se comparer aux effets d’une balade en forêt.
Les auteurs ont toutefois tenu à nuancer leur propos en évoquant le cas des femmes de la tranche d’âge 15/24 ans. En effet, il semble qu’elles éprouvent une satisfaction moins importante face à l’utilisation d’Internet. Plusieurs raisons ont été évoquées par les femmes sondées. Elles se sentent notamment moins bienvenues dans leurs activités en ligne.
Par ailleurs, les auteurs ont également affirmé que plus de recherches seraient nécessaires pour affirmer fermement qu’Internet est source de bien-être ou s’il s’agit seulement d’une association sans aucun lien. De plus, rappelons que les réseaux sociaux sont peut-être une sphère à part dans l’Internet et que les utilisateurs y seraient plus enclins à y trouver une source de mécontentement.