Selon une étude, le cerveau des vaches a rétréci avec les générations

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Dernièrement, des travaux d’une université suisse ont démontré que le volume du cerveau des vaches actuelles est d’un quart plus réduit que l’auroch, leur ancêtre. Or, cette réduction de volume serait en lien avec la docilité des vaches.

Comparer les vaches et bovins actuels à leur ancêtre

Dans le cadre de leur étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B le 9 juin 2021, des chercheurs de l’Université de Zurich (Suisse) ont étudié les vaches domestiques. Selon les résultats, leur cerveau est en moyenne 25,6 % plus petit que celui de l’auroch. Rappelons que l’auroch est une espèce de bovidé disparue au XVIIe siècle, ancêtre des races actuelles de bovins domestiques. Les scientifiques ont scanné les crânes de treize aurochs provenant de différents musées européens. Ils les ont ensuite comparés à ceux de 317 vaches et taureaux domestiques de 71 races différentes. Afin de ne pas obtenir de résultats biaisés, les chercheurs ont estimé la taille de chaque auroch. Effectivement, un animal plus imposant a proportionnellement un cerveau plus gros. Ensuite, ils ont calculé le rapport entre la taille du cerveau et celle de la vache elle-même.

Les scientifiques ont mis en exergue des différences significatives entre les vaches modernes et l’auroch sauvage. Certaines différences concernaient également les races de vaches entre elles. Or, ces points divergents seraient en lien avec l’utilisation que l’humain fait des différentes races. Les chercheurs ont classé les vaches en cinq catégories : les bovins à viande, les vaches à lait, les bovins de tauromachie (et rodéo), les bovins de parcs (animaux de loisir) et les bovins sauvages.

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Des résultats bien différents suivant les espèces

Les 25,6 % de réduction du volume du cerveau des bovins actuels par rapport à celui de l’auroch sont une moyenne. En effet, les différentes catégories de bovins affichent des résultats très différents. Il s’avère que la plus faible réduction de volume concerne les taureaux de tauromachie (15,3) que l’on sélectionne pour leur agressivité. Les bovins de parc, ayant assez peu de contact avec les humains, ont également un taux de réduction raisonnable (18,2 %). En revanche, les vaches à lait et bovins à viande, quotidiennement en contact avec l’Homme, affichent respectivement une réduction de volume de leur cerveau de 30,6 % et 24,9 %.

Selon les scientifiques, ces différences s’expliquent par la sélection génétique. Au fil des âges, les humains ont sélectionné les traits de caractère de docilité. Le fait est que la partie du cerveau la plus touchée par la réduction de volume n’est autre que le système limbique, jouant un rôle prépondérant dans la peur et l’agressivité. Or, un animal docile est plus facile à élever et la qualité des produits (viande, lait) est meilleure en raison d’un stress moins important.

Enfin, il faut savoir que l’étude en question ne donne pas vraiment d’indications sur l’intelligence des vaches. En effet, tout se joue au niveau de la quantité de connexions neuronales. Par le passé, des recherches ont montré que ces animaux étaient capables de retenir des informations sur une longue durée, d’apprendre des tâches complexes, de reconnaître les individus entre eux ou encore, de bâtir des relations sociales.