Les ĂȘtres humains ont-ils atteint leur taille maximale ?

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Si la sociĂ©tĂ© accorde une place plus importante pour les personnes de grande taille, une Ă©tude tend Ă  dĂ©montrer que l’ĂȘtre humain a peut-ĂȘtre atteint sa taille maximale, surtout dans les pays dĂ©veloppĂ©s.

Cette Ă©tude a Ă©tĂ© publiĂ©e sur le site eLife le 26 juillet 2016. Celle-ci est un travail d’analyse de plus d’un millier d’articles dont le plus ancien remonte Ă  1896. Dans de nombreux pays, comme les États-Unis, le Japon ou encore le Royaume-Uni, l’augmentation tendancielle de la taille moyenne des personnes a beaucoup ralenti, pour finalement stagner. Il se peut que dans les pays dĂ©veloppĂ©s, le maximum de la taille ait étĂ© atteint.

Par exemple, les États-Unis sont arrivĂ©s Ă  un maximum en ce qui concerne les femmes, dont la taille moyenne est d’1,63 m. Pour les hommes, ce pic est arrivĂ© en 1996 avec une taille moyenne d’1,76m.

Dans d’autres pays, la taille moyenne ne cesse d’augmenter, comme en AmĂ©rique Latine oĂč les gens sont d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale plus petits, mais dont le plafond n’est pas atteint. TrĂšs variable selon les zones du globe, ce « plafond statural » dĂ©fini la taille maximale de la population spĂ©cifique Ă  chaque pays.

Répartition de la taille moyenne des habitants pour chaque pays du monde (Crédit : eLife)

Quelles sont les raisons de telles différences ?

Comment expliquer ces augmentations de taille moyenne ? Par des facteurs environnementaux non liĂ©s Ă  la gĂ©nĂ©tique, comme la taille de la mĂšre, la nutrition et l’accĂšs aux soins de santĂ©. Il n’est donc pas Ă©tonnant de voir que ces tailles moyennes sont corrĂ©lĂ©es avec le Produit intĂ©rieur brut (PIB) de chaque pays. En effet, des revenus plus consĂ©quents permettent un accĂšs Ă  une alimentation plus riche et variĂ©e, ainsi qu’Ă  des soins plus performants, garantissant la santĂ© d’une population, et donc sa grande taille.

Les chercheurs estiment que la baisse de la taille moyenne chez certaines populations est un problÚme de santé publique, voire une crise. Cependant, des liens de causalité sont faits un peu rapidement :

« Une plus haute taille est associĂ©e Ă  une plus grande longĂ©vitĂ©, Ă  de moindres risques liĂ©s Ă  la grossesse et aux maladies cardiovasculaires et respiratoires » peut-on lire dans l’Ă©tude.

Associer une grande taille (ou un gain de taille) Ă  un bon Ă©tat de santĂ© n’apparait pas vraiment justifiĂ©, surtout que les auteurs ne proposent aucune modification des politiques publiques afin de remĂ©dier Ă  cette soi-disant crise. Par exemple, une croissance de la taille ne rĂ©duirait en aucun cas les risques de maladies cardio-vasculaires. Cependant, il existe un facteur qui contribue Ă  la fois Ă  la grande taille et Ă  un bon Ă©tat de santĂ©.

« Ces gains (de taille) peuvent expliquer en partie pourquoi les femmes au Japon et en CorĂ©e du Sud ont respectivement atteint le 1er et le 4e rang d’espĂ©rance de vie mondial. »

Ces femmes vivraient en rĂ©alitĂ© plus longtemps pour les mĂȘmes raisons qu’elles sont plus grandes : la hausse du niveau de vie et donc de l’accĂšs Ă  de bons soins et Ă  une alimentation plus complĂšte, leur permettant d’avoir une meilleure santĂ©. L’Ă©tude est donc Ă  considĂ©rer avec prudence.

Sources : Slate – Sputnik