Pour garder sa bonne humeur, mieux vaut une nuit écourtée à un sommeil haché

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Dans une nouvelle étude, des scientifiques américains ont cherché à comprendre l’impact que pouvait réellement avoir une mauvaise nuit sur l’humeur. Pour ce faire, ils ont comparé les conséquences d’un sommeil de courte durée à celles d’une nuit jonchée de réveils successifs. Et selon les résultats obtenus, ce dernier cas de figure aurait bien plus d’effets délétères sur notre humeur qu’une nuit écourtée. Explications.

Qui, du fait d’une mauvaise nuit, ne s’est jamais réveillé du mauvais pied ? S’il ne fait nul doute que le sommeil a un impact majeur sur notre humeur, on peut néanmoins se demander si toutes les mauvaises nuits ont les mêmes conséquences. En effet, entre une personne qui aura subi plusieurs réveils consécutifs et une autre qui se sera couchée de manière tardive sans avoir dormi son quota d’heures, laquelle risquera le plus d’être de mauvaise humeur le lendemain ?

Pour le savoir, des chercheurs de l’université John Hopkins (États-Unis) ont mené une étude sur 62 sujets répartis selon trois conditions expérimentales. Les participants appartenant au premier groupe étaient réveillés 8 fois par nuit, ceux du second bénéficiaient d’une quantité de sommeil réduite en se couchant plus tard, et enfin, les membres du dernier groupe pouvaient dormir sans contrainte ni limite de temps. L’expérience a été menée durant trois nuits consécutives pendant lesquelles les sujets de l’étude ont vu leur activité cérébrale, musculaire et oculaire enregistrée via polysomnographie. Par ailleurs, l’humeur des participants était évaluée chaque jour par le biais d’un auto-questionnaire.

Verdict ? Dans leur étude, publiée en novembre dans la revue Sleep, les scientifiques ont expliqué que durant la première nuit, seule une très légère augmentation des émotions négatives a été notée chez les personnes du premier groupe (réveils forcés). En revanche, dès la seconde nuit les effets ont été beaucoup plus patents. Les chercheurs ont ainsi noté une réduction de 31 % de l’humeur positive chez les personnes régulièrement réveillées contre seulement 12 % chez les individus s’étant couchés plus tardivement.

Par ailleurs, en comparant les polysomnographes obtenus lors de ces deux conditions expérimentales, les scientifiques ont constaté des différences frappantes dans les structures du sommeil. En effet, les personnes ayant été réveillées à de multiples reprises durant la nuit ont présenté des périodes extrêmement raccourcies en sommeil profond par rapport à l’autre groupe. Face à ce constat, les scientifiques en ont donc déduit que c’était cette carence qui était la principale cause des effets délétères sur l’humeur. « Lorsque votre sommeil est perturbé durant toute la nuit, vous n’avez pas la possibilité d’atteindre les divers stades de sommeil et obtenir le sommeil profond nécessaire à la sensation de sommeil réparateur », a ainsi expliqué Patrick Finan, principal auteur de l’étude, relayé par le site levif.

Pour résumer, ces travaux ont donc permis de mettre en évidence qu’un sommeil jonché de réveils successifs était davantage préjudiciable sur l’humeur et l’état de fatigue que des nuits raccourcies. En outre, les auteurs de l’étude estiment que ces résultats permettent également de confirmer un lien entre humeur dépressive et insomnie.

Sources : AFP — levif