Les États-Unis s’engagent à ne plus effectuer de tests anti-satellites

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Crédits : Agence Spatiale Européenne (ESA)

L’administration Biden vient de s’engager à ne plus effectuer de tirs anti-satellites dans l’espace suite à l’incident russe de novembre dernier. Sans normes claires pour l’utilisation responsable de l’espace, les États-Unis jugent le risque réel de menaces pour la sécurité nationale et mondiale trop important.

Comme leur nom l’indique, les missiles anti-satellites sont des missiles destinés à détruire des satellites artificiels. Seuls quatre pays ont procédé à de tels tirs dans l’histoire : les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde.

Le dernier tir en date, à mettre au crédit des Russes, avait fait beaucoup de bruit en novembre dernier. Ce dernier avait en effet contraint les sept astronautes de la Station Spatiale internationale (ISS) à se réfugier dans leur vaisseau pendant plusieurs heures, alors que la station traversait un nuage de débris généré par ledit test.

Ce n’était cependant en aucun cas le premier incident de ce genre. En 2013, un satellite russe avait par exemple été touché par des débris engendrés six ans plus tôt par un test anti-satellite chinois.

Cela étant dit, le gouvernement américain avait rapidement confirmé et condamné le tir des Russes en novembre. Certains experts préviennent désormais que ces débris spatiaux resteront un danger pour les années à venir.

Plus de tests pour les États-Unis

Suite à cet incident, les États-Unis (qui ont effectué leur dernier test en 2008 après avoir détruit un satellite-espion en perdition) ont ainsi pris la décision de ne plus opérer de tels tests. L’annonce a été faite ce 18 avril par la vice-présidente Kamala Harris depuis la Vandenberg Space Force Base en Californie. De par sa décision, l’administration Biden souhaitait établir un précédent en matière de comportement responsable dans l’espace.

« Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace« , a déclaré le bureau de la vice-présidente. « Dans l’ensemble, ces tests compromettent la durabilité à long terme de l’espace extra-atmosphérique et mettent en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace par toutes les nations. »

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Une impression d’artistes de tous les débris spatiaux en orbite terrestre. Crédits : NASA

L’administration Biden a également publié en décembre un cadre de priorités spatiales détaillant en partie comment les États-Unis envisagent de poursuivre leurs intérêts de sécurité nationale dans l’espace.

« Dans le cadre du renforcement de l’assurance de la mission spatiale, les États-Unis tireront parti de nouvelles capacités et de nouveaux services spatiaux commerciaux pour répondre aux exigences de sécurité nationale et approfondiront l’intégration des capacités et des activités spatiales de sécurité nationale des États-Unis avec celles de nos alliés et partenaires« , indique le cadre. « Les États-Unis s’engageront également diplomatiquement avec des concurrents stratégiques afin de renforcer la stabilité dans l’espace« .

Toujours d’après l’administration Biden, les accords Artemis seront l’un des moyens par lesquels elle s’engagera diplomatiquement sur le terrain spatial. À ce jour, seize pays les ont déjà signés dans le but de rejoindre cet effort d’exploration pacifique de l’espace.