Les États-Unis ne sont pas prêts pour une guerre majeure

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Crédits : bbevren/istock

Une évaluation des perspectives de sécurité nationale des États-Unis a récemment révélé des lacunes préoccupantes dans la préparation du pays pour affronter une guerre majeure. La Commission sur la stratégie de défense nationale a en effet conclu que les forces armées américaines sont insuffisantes pour remporter un conflit de grande envergure. Ce constat alarmant met en lumière des défis importants pour les États-Unis dans un contexte géopolitique de plus en plus complexe et menaçant impliquant la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.

Marine : un écart de taille et de capacité

La marine américaine, un pilier traditionnel de la puissance militaire des États-Unis, est actuellement composée de 297 navires. Cependant, cet inventaire est inférieur à celui de la marine de l’Armée populaire de libération chinoise qui se renforce de manière significative. La Chine a en effet accéléré la construction de navires de guerre modernes troubles concomitants tels que des destroyers et des porte-avions, dans le cadre de sa stratégie pour étendre sa présence maritime et projeter son pouvoir au niveau global.

Pour contrer cette dynamique, le Pentagone a élaboré des plans pour augmenter le nombre de navires de la marine américaine à 377 d’ici 2045. Toutefois, bien qu’ambitieuse, cette augmentation pourrait être insuffisante face à une menace immédiate. Le temps nécessaire pour atteindre cet objectif pourrait en effet permettre à la Chine de consolider encore plus sa supériorité maritime. De plus, la capacité de déploiement et la modernisation des navires existants sont des défis supplémentaires. La marine américaine doit également composer avec des navires vieillissants et des besoins croissants en maintenance et en mise à niveau.

Armée de l’air : élargir la flotte

L’armée de l’air américaine est confrontée à des défis similaires pour maintenir sa supériorité aérienne et répondre aux menaces émergentes sur plusieurs fronts d’après Popular Mechanics.  Deux domaines principaux nécessitent une attention particulière.

Tout d’abord, pour garantir sa domination dans l’espace aérien, l’armée de l’air américaine doit non seulement maintenir sa flotte actuelle, mais également l’élargir. Le Next Generation Air Dominance (NGAD) représente un élément clé de cette stratégie. Ce programme ambitieux vise à développer un chasseur de cinquième génération qui remplacera le F-22 Raptor. Le NGAD est conçu pour répondre aux menaces émergentes telles que les systèmes de défense avancés des adversaires et les nouvelles technologies de guerre aérienne. La priorité est de produire en série le NGAD et de le mettre en service le plus rapidement possible pour répondre à une demande croissante.

En parallèle, le B-21 Raider est un autre élément crucial de la stratégie de modernisation. Ce bombardier stratégique de nouvelle génération est conçu pour mener des frappes de précision longue portée et renforcer la capacité de dissuasion nucléaire des États-Unis. Le B-21 Raider doit être produit en nombre suffisant pour permettre à l’armée de l’air de réaliser des opérations simultanées contre plusieurs adversaires, tout en maintenant une capacité de réponse rapide aux menaces stratégiques.

Cependant, les développements du NGAD et du B-21 Raider nécessitent non seulement des investissements substantiels, mais aussi une accélération des processus de production et de mise en service.

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Illustration d’un NGAD. Crédits : Lockheed Martin

Un besoin de modernisation

Une autre priorité essentielle pour l’armée de l’air est la modernisation de ses capacités de ravitaillement en vol. Le KC-Z, un futur avion de ravitaillement furtif, est destiné à remplacer le KC-46 Pegasus et à améliorer la capacité de ravitaillement des forces aériennes américaines. Le KC-Z est conçu pour opérer dans des environnements contestés avec une meilleure furtivité et une plus grande efficacité.

L’optimisation des capacités de ravitaillement est cruciale pour permettre aux avions de chasse et aux bombardiers de maintenir une autonomie accrue lors de missions prolongées dans des zones de conflit éloignées. Le soutien de la logistique en vol permet d’augmenter l’efficacité opérationnelle des forces aériennes en prolongeant leur temps de présence sur le théâtre d’opérations et en améliorant leur capacité à mener des opérations soutenues.

Une réponse dépassée aux menaces globales

Ce rapport de la Commission est un suivi de la Stratégie de défense nationale de 2022 qui est visiblement d’ores et déjà dépassée. À peine deux ans après sa publication, les défis posés par les grandes puissances rivales sont en effet plus pressants que jamais. La montée en puissance militaire de la Chine, l’agression russe en Ukraine et les alliances de plus en plus complexes entre les puissances adverses, telles que la collaboration entre la Chine et la Russie, illustrent une situation de menace globale en évolution rapide.

Avec un budget de défense de 711 milliards de dollars par an, la Chine a considérablement élargi ses capacités militaires, y compris son arsenal nucléaire. De son côté, la Russie continue d’intimider ses voisins et de menacer la stabilité régionale, tandis que la Corée du Nord et l’Iran augmentent leur influence militaire et leur capacité de déstabilisation. Les liens croissants entre ces puissances, notamment l’appui chinois à la guerre russe en Ukraine, exacerbent les risques de conflits multithéâtres impliquant plusieurs adversaires simultanément.

Face à cette situation, la Commission recommande plusieurs mesures urgentes pour améliorer la préparation militaire des États-Unis. La modernisation et l’expansion des forces armées sont des priorités essentielles. Sur le plan stratégique, les États-Unis doivent également réévaluer leur approche de la guerre moderne.