Il y a peu, le gouvernement de Joe Biden a annoncé des limites très strictes aux émissions de CO2 des centrales à charbon. Cette mesure inédite concernera également les futures centrales à gaz. Ainsi, ces installations devront faire d’importants efforts en termes de captage de CO2.
Des objectifs de captage du CO2 à atteindre dès 2032
Selon la plateforme Planète Énergies, les États-Unis étaient le troisième plus important consommateur de charbon en 2021 et 2022 avec 6,1 % de la consommation mondiale. Toutefois, le gouvernement du président Joe Biden entend bien apporter du changement. Comme le révèle l’agence de presse AP News dans un article du 26 avril 2024, les autorités ont annoncé une mesure inédite visant les centrales à charbon.
Selon la nouvelle législation, les centrales à charbon qui prévoient de continuer leur fonctionnement après 2039 devront atteindre un taux de 90 % de captage du CO2 émis, et ce, à partir de 2032. La mesure concerne également les nouvelles centrales à gaz de taille importante avec les mêmes conditions.
Pour les responsables du projet de loi, la mesure est l’un des outils les plus efficaces jamais développés pour réduire les émissions nocives pour le climat du secteur énergétique. Pour certains observateurs, il s’agit ici d’une mesure évidemment inédite, mais surtout historique.
Le texte initial a été modifié
Il faut savoir que la nouvelle réglementation a été proposée il y a un an. Depuis, plusieurs modifications ont été apportées. En effet, le texte ne concerne désormais plus les centrales à gaz déjà existantes. De plus, il était prévu que les centrales à charbon devaient atteindre les 90 % de captage de CO2 en 2030 et non en 2032. Par ailleurs, la mesure n’impose aucune technologie en particulier pour atteindre ces objectifs de réduction des émissions de CO2. Toutefois, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) soutient que la meilleure option sera bel et bien le captage et stockage de CO2. Citons également la présence de crédits d’impôt visant à soutenir le développement de cette technologie.
Cette nouvelle règle devrait permettre d’éviter de relâcher dans l’atmosphère pas moins de 1,4 milliard de tonnes de CO2 d’ici 2047, soit l’équivalent des émissions de 328 millions d’automobiles chaque année. Soulignons surtout que malgré le fait que les centrales à charbon représentent la plus importante source d’émissions du secteur énergétique aux États-Unis, il n’existait jusqu’à aujourd’hui aucune norme fédérale visant une quelconque limitation.
Enfin, il faut savoir que les centrales à charbon représentaient en 2023 une part non négligeable du mix énergétique des États-Unis (16 %), les autres sources d’énergie étant les centrales à gaz (43 %), les énergies renouvelables (21 %) ainsi que le nucléaire (18 %).