États-Unis : le nombre de violentes tornades à un niveau historiquement bas en 2018

tornade
Crédits : Lane Pearman / flickr.

Les États-Unis devraient connaître leur année avec la plus faible occurrence de tornades de forte à très forte intensité – c’est-à-dire égale ou supérieure à la catégorie EF-3. Jusqu’à présent, le record était détenu par l’année 1987 avec 15 événements rapportés, contre 12 pour 2018.

D’un point de vue climatologique, les États-Unis d’Amérique sont notamment connus pour leurs tornades, dont certaines – comme celle de Joplin en mai 2011 – se sont révélées être particulièrement destructrices et meurtrières. En moyenne, c’est entre les mois de mars et de mai que l’on observe un pic dans l’activité tornadique à l’échelle du pays. Une période jugée idéale par les chasseurs d’orages, nombreux à se mettre en route. Les grandes plaines étant la zone la plus exposée – d’où le nom de Tornado Alley, littéralement allée des tornades.

Un déficit record depuis le début des observations modernes

Pour 2018, les chiffres sont toutefois au plus bas concernant l’occurrence de tornades de forte et très forte intensité. En effet, alors que la fin d’année approche, aucun phénomène tourbillonnaire de catégorie EF-4 ou EF-5 n’a été recensé depuis le 1er janvier. Le chiffre s’élève à seulement 12 concernant la catégorie EF-3. Il s’agit là d’un record depuis le début des observations fiables, en 1950. Il se reflète également dans le nombre de décès attribués à ces phénomènes, lui aussi historiquement bas. Pour l’heure, on rapporte 10 décès pour une moyenne annuelle de 69 – établie sur la période 1987-2016. Le précédent record remonte à 1912 avec 12 décès.

Sur le graphique ci-dessous, on remarque que le pic d’activité climatologique du printemps est étonnamment peu marqué. Le jour avec le plus de reports ayant eu lieu le 31 octobre.

répartition temporelle des tornades 2018
Crédits : Storm Prediction Center / NOAA.

Notons tout de même qu’il reste encore quelques heures avant de pouvoir faire un bilan définitif. Mais, bien que des précipitations orageuses soient attendues sur le sud du pays, la survenue de violentes tornades est très peu probable. Ainsi, le record devrait a priori être établi.

Une situation météorologique peu favorable et une tendance générale à la baisse

Le déficit en puissantes tornades peut s’expliquer par la présence récurrente d’un déphasage entre instabilité et dynamique atmosphérique. Si l’énergie était disponible – chaleur et humidité en surface -, elle n’a été convertie en mouvements ascendants virulents et tourbillonnaires qu’occasionnellement. La faute à un courant-jet circulant très au nord et plongeant avec difficulté vers le sud. Si la situation s’est quelque peu débloquée au cours de l’été et surtout de l’automne, elle n’a pas permis de combler le déficit accumulé sur les mois précédents. Sans réelle surprise, car l’évolution saisonnière de l’atmosphère conduit à un état moyen moins « permissif« .

En outre, il est intéressant de noter que le record de cette année se place dans une tendance de plus long terme caractérisée par une diminution du nombre de fortes tornades, notamment des catégories EF-4 et EF-5. Les raisons et la significativité de cette baisse ne sont pas encore claires. Rappelons par exemple que l’impact du réchauffement climatique sur ce genre de phénomènes de très petite échelle est encore un sujet de recherche actif, et les conclusions divergent. Quoi qu’il en soit, si elle peut conduire à une réduction des pertes humaines et des dégâts matériels, cette tendance à la baisse est la bienvenue.

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