États-Unis : le débat autour de la « viande » utilisée dans un burger sème la confusion

Crédits : PxHere

Le burger, plat américain par excellence, est soumis à un débat mettant aux prises les éleveurs de bovins et les acteurs d’innovations culinaires, comme les steaks élevés à partir de cellules animales ou encore les steaks de soja.

Interviewée par l’AFP dans un article du 13 mai 2018, Jessica Almy de l’association The Goof Food Institute qui encourage les alternatives à la viande classique, s’est montrée très claire. Pour elle, un burger est un aliment placé entre deux pains ronds que l’on peut agrémenter de sauce de type ketchup ou moutarde. Selon l’intéressée, peu importe la nature de l’aliment en question.

Jessica Almy a estimé qu’il était nécessaire de pouvoir jouir d’une certaine clarté sur les emballages. Et concernant la viande obtenue à partir de cellules animales, celle-ci estime qu’il s’agit bien de viande. En revanche, les éleveurs américains ne l’entendent pas de cette oreille et estiment que le mot « viande » devrait être réservé à la chair issue d’animaux élevés, nourris et abattus de façon classique.

L’affaire est allée assez loin, puisque l’Association des éleveurs bovins américains (USCA) a déposé une pétition auprès du Ministère américain de l’Agriculture (USDA). Ce document est par ailleurs ouvert aux commentaires jusqu’au 17 mai 2018. Lia Biondo, représentante de l’USCA, a déclaré que les supermarchés commençaient à vendre au rayon viande des produits dont l’emballage pouvait tromper le consommateur en vantant des versions plus saines de la viande traditionnelle, ou encore de la viande qui n’en serait pas vraiment.

Si les produits alternatifs à la viande traditionnelle ne représentent pour l’instant qu’un faible pourcentage des ventes aux États-Unis, leur popularité est en hausse et dépasse désormais le cadre du végétarisme. En effet, il existe maintenant quelques start-up s’étant donné la mission de fabriquer des produits ressemblant de près à de la viande classique, reprenant les textures, odeurs et goûts. Dans le cas des aliments à base de cellules animales, ceux-ci ne sont pas encore au point, mais cela ne saurait tarder.

Le quiproquo est tel que des géants de l’industrie agro-alimentaire soutiennent cette viande produite en laboratoire tout en faisant partie de l’association nationale des éleveurs bovins (NCBA), qui s’est elle-même opposée à la pétition soumise par l’Association des éleveurs bovins américains (USCA). L’avenir nous dira ce qu’il en est, mais en ce qui concerne le consommateur, celui-ci ne devrait s’attendre à ni plus ni moins qu’une bonne lisibilité des emballages en ce qui concerne la composition de ce type de produits.

Source