États-Unis : une invasion de lézards de grande taille fait des ravages

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Depuis quelques années, des centaines de lézards d’une taille impressionnante menacent la faune et la flore en Caroline du Sud (États-Unis). Ces reptiles, qui proviennent d’Amérique du Sud, appartiennent en effet à une espèce jugée invasive.

Une espèce dangereuse pour les écosystèmes

Depuis 2020, la Caroline du Sud fait face à une menace plutôt étonnante : une invasion de lézards tégus (Salvator merianae) d’une taille similaire à celle de petits chiens. Malheureusement, ces reptiles envahissent les écosystèmes, et mettent en danger la faune et la flore. Comme l’explique le quotidien local The State dans un article du 4 novembre 2024, le Département des ressources naturelles de la Caroline du Sud (SCDNR) surveille désormais de près la présence des lézards et a récemment alerté sur la situation.

Découverts pour la première fois dans l’État il y a quatre ans, les tégus se sont depuis multipliés et ont été repérés dans plusieurs grandes villes, comme Cleveland et Charleston. Toutefois, si plusieurs centaines de signalements ont été reçus par le SCDNR, seuls 32 cas ont été réellement confirmés dans dix-sept comtés. Or, 29 sur les 32 spécimens sont effectivement des tégus.

Pour les autorités, le principal problème réside dans le caractère invasif de cette espèce. Il faut dire que ces reptiles sont particulièrement opportunistes et se nourrissent des œufs de diverses espèces animales comme les cailles, les dindons, les alligators ainsi qu’une espèce déjà menacée d’extinction : la tortue gaufrée (Gopherus polyphemus). Les tégus se nourrissent également de petits animaux, de carcasses d’animaux, de fruits, de légumes et de plantes, si bien qu’ils entrent en concurrence avec d’autres espèces dans la quête de nourriture.

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Crédits : Ltshears / Wikimedia Commons

Un lézard très résistant au froid

Très préoccupante, cette prolifération a poussé les autorités à interdire la possession et la reproduction de tégus en 2021. Cependant, les personnes qui possédaient déjà ce type de lézards avant l’adoption de la loi ont pu garder leur animal. En revanche, elles ont fait l’objet d’une obligation de le déclarer auprès du SCDNR. Malgré cela, les observations de tégus dans la nature se poursuivent : il semble que certains propriétaires débordés par l’animal finissent par le relâcher. Il faut dire que le reptile peut atteindre une longueur de 1,5 mètre pour une dizaine de kilogrammes.

De plus, l’éradication des tégus en liberté n’est pas une mince affaire dans la mesure où ces derniers sont très résistants au froid. Leur capacité à monter leur propre température corporelle au-dessus de celle de l’air ambiant leur permet en effet de passer les hivers. Par ailleurs, l’automne est synonyme de brumation, un phénomène similaire à l’hibernation, ce qui rend leur localisation d’autant plus compliquée.

Le SCDNR conseille en tout cas de faire très attention en cas de rencontre avec l’animal. Il convient en effet de ne pas tenter de le manipuler, car si ses morsures ne sont pas venimeuses, elles restent toutefois extrêmement douloureuses. En cas d’observation, les citoyens doivent contacter les autorités en fournissant si possible une preuve par l’image. Enfin, il est déconseillé aux habitants de faire usage d’une arme à feu, bien que cela soit tout de même autorisé dans certaines zones.