Selon des scientifiques, la sécheresse chronique qui frappe l’ouest des États-Unis, exacerbée par le dérèglement climatique, pourrait avoir raison du Grand Lac Salé de l’Utah. Sa surexploitation fait partie des autres raisons de son déclin et de sa possible disparition.
Des causes connues
Avec sa superficie de 4 400 km², le Grand Lac Salé de l’Utah (Great Salt Lake) est le lac le plus imposant du continent américain. Il s’agit également de la plus grande masse d’eau des États-Unis après les célèbres Grands Lacs. Le lac en question est essentiel à différents niveaux : écosystème, biodiversité, eau potable, qualité de l’air, tourisme, etc. Malheureusement, comme l’ont expliqué des chercheurs lors d’une conférence de la Société américaine de géologie relayée par un article de Science Alert du 10 octobre 2022, cette étendue d’eau est menacée.
Il y a quelques mois, l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS) affirmait déjà que le Grand Lac Salé de l’Utah avait perdu deux tiers de sa surface depuis 1980. Durant l’été 2021, le niveau de l’eau n’a jamais été aussi bas depuis les premières mesures datant de 1845. Parmi les causes, nous retrouvons le détournement de l’eau depuis plus d’un siècle pour la consommation humaine, notamment pour l’irrigation des cultures, ainsi que celle des foyers. Ainsi, un potentiel de 3,3 billions de litres d’eau serait détourné depuis les rivières alimentant le lac.
De multiples conséquences
Le Grand Lac Salé de l’Utah baisse en superficie et en volume, devenant ainsi de plus en plus concentré en sel. Selon les scientifiques, certains endroits ont une salinité de 26 % alors que le taux habituel pour ce type de lac est de 15 %. Par ailleurs, une route construite dans les années 1950 a séparé le lac en deux parties. La partie nord reçoit moins d’apport en eau douce et l’oxygène s’y fait rare, empêchant la vie de s’y épanouir. Aujourd’hui, seules quelques bactéries et algues peuvent y proliférer, ce qui lui donne une couleur rose inquiétante (voir ci-dessous).
Parmi les espèces les plus menacées par l’assèchement du lac, citons les stromatolites. Ces « fossiles vivants » sont les plus anciennes formes de vie sur Terre. Par ailleurs, la demande en eau potable de l’État de l’Utah est en hausse en raison d’une croissance démographique très rapide. De plus, le lac est très important dans le cycle de l’eau, car celui-ci induit des précipitations dans les chaînes de montagnes autour qui alimentent ensuite les rivières. Un véritable cercle vicieux.
Au fur et à mesure de l’assèchement du lac, la population locale est davantage touchée par des pollutions diverses : poussière, arsenic et mercure. Cela résulte d’une plus importante exposition du lit du lac au vent, avec le recul du rivage.
Pour en apprendre plus sur le sujet, un communiqué de la Société américaine de géologie (GSA) du 6 octobre 2022 détaille davantage les conséquences dramatiques de la disparition du Grand Lac Salé de l’Utah.