États-Unis : La Flakka, une drogue qui « zombifie » les adeptes

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Aux États-Unis, les drogues à la mode sont toujours plus virulentes et se renouvellent sans cesse, année après année. Aujourd’hui, la Flakka est une de ces drogues qui, selon la police américaine, transforme les gens en « zombies ».

« C’est une substance extrêmement toxique, qui peut avoir été intentionnellement conçue pour que ses effets durent plus longtemps et pour être plus addictive, parce que c’est bien pour les ventes », indique James Hall, un épidémiologiste floridien.

La Flakka est une drogue de synthèse, tout comme les célèbres « sels de bain » (Bath Salts). Surnommée « folie à 5 dollars » (prix de la dose), le Flakka fait actuellement des ravages en Floride et gagne en popularité aux États-Unis. Le mot Flakka est issu du mot espagnol « flaca » (femme maigre). En réalité, il s’agit du nom donné par la rue à l’alpha-pyrrolidinopentiophénone (alpha-PVP). L’achat se fait sur internet et la marchandise arrive de Chine par courrier en petits conditionnements pour un tarif situé aux alentours de 1.500 euros au kilogramme. Cette drogue se présente sous forme de cristaux, que les consommateurs fument généralement, ou peuvent s’injecter, inhaler ou même manger.

La Flakka est apparue en Floride il y a moins de deux ans et a fait plus d’une trentaine de morts dans l’état (477 cas de consommation en 2014 dans le comté de Boward en 2014) alors que les services hospitaliers traitent aujourd’hui une vingtaine de personnes par jour, un chiffre qui peut parfois frôler la cinquantaine. La santé des consommateurs n’est pas la seule en jeu : par exemple, à Palm Beach, la police est sans arrêt sollicitée pour des comportements liés à cette drogue puissante.

« Cette drogue est réputée pour les états de délire très forts mais aussi pour un décuplement des forces physiques des sujets » indiquait Docteur Dan Véléa, psychiatre addictologue à Paris pour un article du journal Atlantico paru le 21 avril 2015.

Au-delà des problèmes d’ordre cardiaque, la température du corps atteint souvent 40 degrés ce qui fait que les consommateurs se déshabillent fréquemment. Le Flakka change le comportement des drogués en leur inculquant agressivité et paranoïa pouvant dériver en psychose aiguë. La force physique est également multipliée : depuis l’apparition de la Flakka, la police américaine a dû faire face à des situations assez incroyables où très souvent, les drogués, pris de panique, fuient des agresseurs inexistants, au point de se blesser eux-mêmes ou de commettre des violences sur les autres.

La police américaine tente de couper les filières d’approvisionnement, mais comme pour chaque drogue, lorsque l’une d’entre elles disparait, une autre prend sa place. Le responsable de l’Agence de contrôle des stupéfiants (DEA) de Miami semble résigné : « L’an dernier, c’était le molly (surnom de la MDMA). Aujourd’hui, c’est la Flakka, et qui sait quel sera le nom demain ».

Sources : Vice NewsSud OuestAtlantico