États-Unis : elle vit délibérément avec la tuberculose et risque la prison

Micrographie électronique à balayage de la bactérie Mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose. Crédit : NIH/NIAI

Une femme de l’État de Washington est actuellement sous la menace d’une éventuelle peine d’emprisonnement après avoir passé toute une année à violer délibérément plusieurs ordonnances judiciaires visant à traiter son cas actif et contagieux de tuberculose.

La tuberculose est une infection due au bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis). La contamination se fait par voie aérienne lors de contacts répétés avec une source tuberculeuse. On estime qu’une nouvelle personne est infectée par le bacille chaque seconde dans le monde. Près de 95 % d’entre elles ne développeront pas la maladie, leur système immunitaire étant capable de riposter. Cependant, plus de 10 millions de personnes contractent encore la maladie chaque année. Sur cet échantillon, la tuberculose fait entre 1,4 et 1,6 million de victimes chaque année, principalement en Afrique et en Asie du Sud-est.

Il est possible de se faire vacciner en amont pour éviter de contracter la maladie. En cas de transmission, il est également possible de guérir de la tuberculose grâce à des antimicrobiens. Dans ce cas, la plupart des personnes touchées sont normalement heureuses d’obtenir le traitement dont elles ont besoin. Ce n’est cependant visiblement pas le cas de tout le monde, en témoigne cette affaire en cours aux États-Unis.

Un an que ça dure

Fin janvier, le département de la santé du comté de Tacoma-Pierce (État de Washington) a en effet informé le public d’un cas actif de tuberculose chez une femme qui refuse visiblement tout traitement et semble désobéir à toute ordonnance judiciaire.

En effet, le département de la santé avait obtenu une première ordonnance du tribunal l’année dernière, le 18 janvier 2022. Cette femme avait commencé, mais pas terminé son traitement et n’était pas disposée à le reprendre ou à s’isoler de son propre chef. Le document prévoyait ainsi qu’elle soit involontairement isolée à domicile jusqu’à ce que les tests aient confirmé qu’elle ne représentait plus une menace pour la santé publique. Selon The News Tribune, la femme aurait donc bafoué l’ordonnance initiale du tribunal, mais aussi les suivantes obtenues par le département de la santé.

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Une radiographie pulmonaire d’un patient tuberculeux. Crédits : CDC/Richard Larkin

Tout s’est ensuite accéléré il y a plusieurs semaines suite à un accident de voiture impliquant ladite femme. Le 12 janvier, au lendemain de cet accident, elle aurait en exigé des soins aux urgences pour traiter des douleurs thoraciques, mais n’aurait pas informé les médecins de son statut tuberculeux, les exposant alors (ainsi que d’autres) à l’infection. Sa non-divulgation aurait même conduit le personnel à supposer que ses symptômes pourraient avoir été causés par un cancer du poumon. La femme aurait également été testée positive à la Covid-19 au même moment.

Dans une décision rendue fin janvier, le tribunal aurait ainsi menacé cette femme de la reconnaître coupable d’outrage. Cela pourrait ouvrir la voie à des mesures plus strictes, allant de la surveillance électronique à domicile à la détention pure et simple dans une prison de comté.