États-Unis : une deuxième personne infectée par une « superbactérie »

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Un mois après l’identification d’un patient infecté par une bactérie ultra-résistante, un second cas a été repéré outre-Atlantique. Le gène incriminé pourrait éventuellement être la source d’un terrible scénario catastrophe.

Durant le mois de mai 2016, une malade de 49 ans hospitalisée dans l’état de Pennsylvanie présentait une souche de la bactérie Escherichia coli (E. coli) dans laquelle se trouvait le gène MRC-1. Bien que rare, ce gène rend la bactérie capable de supporter les traitements basés sur des antibiotiques de dernier recours. Cet événement avait fait l’objet d’une publication dans la revue Antimicrobial agents and chemotherapy.

Un second malade a été trouvé à New York, ce qui inquiète les experts. Et pour cause, le gène MRC-1 est particulièrement redouté puisqu’il permet aux bactéries de résister à un antibiotique utilisé depuis 1959 : la Colistine. Celui-ci est préconisé contre les entérobactéries résistantes aux antibiotiques de la classe des carbapénèmes (ERC).

De plus, le gène MRC-1 est capable de passer d’une bactérie à une autre, ce qui revient à dire que cette capacité de résistance se propage, laissant présager un « scénario catastrophe », selon les autorités américaines. Découvert en 2015 en Chine, le gène incriminé est étroitement surveillé par les scientifiques, quant à ses mouvements autour du monde, qui concerne les humains, les volailles et les porcs.

C’est dans le cadre du Sentry antimicrobial surveillance program que cette identification récente a été faite aux États-Unis. Des tests et analyses ont alors été pratiqués par les chercheurs sur 13.525 échantillons d’E.coli et 7.481 souches d’entérobactéries Klebsiella pneumoniae provenant du monde entier.

Selon les résultats, 1,9% des souches étaient porteuses du gène MCR-1, un nombre non négligeable, surtout s’il est question d’une propagation. Les deux cas américains ont pu être traités puisque, bien que les bactéries étaient résistantes à la Colistine, elles sont restées sensibles à d’autres classes d’antibiotiques, fort heureusement.

Cependant, les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes sont considérées, par les Centres de contrôle et de prévention ds maladies (CDC) comme « l’une des plus grandes menaces de santé publique ».

Sources : AFP – Pourquoi Docteur ?