États-Unis : une gynécologue a trouvé un moyen de contourner l’interdiction d’avorter

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Après un changement récent dans la loi au niveau fédéral, certains états des États-Unis ont interdit aux femmes d’avorter. En réponse à cela, une gynécologue californienne propose une clinique flottante dont le but est de contourner la réglementation et de permettre aux femmes d’avorter.

Rétablir le droit à l’avortement malgré l’interdiction des états

Il y a quelques semaines, la Cour Fédérale des États-Unis a abrogé l’arrêt Roe V. Wade. Depuis 1973, ce dernier garantissait le droit à l’avortement dans le cadre du droit à la vie privée, et ce, sous la protection du 5e amendement. Depuis l’abrogation de l’arrêt, le sort du droit à l’avortement dépend de chaque état du pays. Le Missouri et d’autres états ont ainsi déjà interdit la pratique et à terme, au moins une vingtaine d’autres pourraient suivre. Évoquons tout de même le fait que dans ces états, l’avortement est désormais interdit sans conditions. En effet, l’interdiction est toujours en vigueur même s’il s’agit d’une interruption thérapeutique de grossesse ou si la grossesse est issue d’un viol ou d’un inceste.

Comme le rapporte la chaîne ABC 7 News à San Francisco, la gynécologue-obstétricienne locale Meg Autry a néanmoins trouvé une parade pour continuer à pratiquer l’avortement. Il est question d’une clinique flottante située sur un bateau amarré dans les eaux fédérales du golfe du Mexique. Le but ? Venir en aide aux femmes souhaitant avorter, mais qui en sont aujourd’hui incapables dans leur propre état.

Meg Autry gynécologue
Meg Autry, gynécologue sur laquelle repose l’espoir de millions de femmes vivant dans des états ayant déjà interdit l’avortement.
Crédits : Dr Amy (Meg) Autry / Google Maps

Un projet réalisable, mais qui pourrait ne jamais voir le jour

Meg Autry reçoit l’aide des Protecting Reproductive Rights Of Women Endangered by State Statutes (PRROWESS), une organisation à but non lucratif, pour le développement du concept de clinique flottante. Néanmoins, une question subsiste : pourquoi avoir opté pour une clinique flottante ? Pour Meg Autry, le but est d’attirer des femmes venant d’états comme l’Alabama, la Louisiane, le Mississippi ou encore le Texas où l’avortement n’est légalement plus possible. L’idée est de déplacer la clinique flottante dans le Golfe du Mexique et ainsi desservir les états du sud des États-Unis. Il s’agit surtout d’éviter à ces femmes de faire de longs trajets par la route ou par avion, à la fois inconfortables et coûteux.

Malgré cette initiative, il se pourrait que le projet puisse ne jamais voir le jour. Malgré son côté réalisable, celui-ci pourrait se heurter à une éventuelle volonté du gouvernement de Joe Biden de revenir sur l’utilisation des eaux (et des terres) fédérales pour pratiquer les avortements. Néanmoins, un signe précis laisse assez peu d’espoir pour les millions de femmes qui pourraient bénéficier de cette aide. En effet, l’attachée de presse du gouvernement a déjà déclaré que le concept de clinique flottante pourrait mettre les femmes et les médecins en danger.