États-Unis et colonisation : pourquoi c’est carré partout ?

Crédits : Capture google maps

Le découpage administratif aux États-Unis n’est pas le même qu’en Europe, mais également les schémas urbains, agraires, le tracé des rues, des routes et des champs sont différents. Il existe une géométrie omniprésente dans l’organisation territoriale américaine donnant l’image d’un pays tout carré. Et pourtant, le Township apparait dès le XVIIIe siècle…

Il faut rappeler que cette différence entre les États-Unis et l’Europe en terme de planification urbaine relève tout d’abord de la culture et du fait de la colonisation. Au temps de la colonisation nord-américaine, les Anglo-saxons et les Français se partagent les prémices des territoires des actuels États-Unis et Canada. Lors de leur établissement, chaque pays colonisateur à son propre fonctionnement et sa propre organisation territoriale : le Township et le Rang Canadien qui sont à la base un découpage du paysage agraire.

Le township est aux États-Unis (et au Canada anglo-saxon) une unité cadastrale de base du maillage territorial que l’on peut apparenter à un plan en damier. Il fut mis en place en 1785 à l’ouest de la chaine des Appalaches. Le township implique un découpage de 36 parcelles allant de 6 à 54 miles carrés, soit de 15,6 km² à 140,4 km². En moyenne les découpages se font sur 36 miles carrés soit 93 km².

Le Homestead Act de 1862 a attribué gratuitement 64 ha, soit un demi-mille de côté, aux nouveaux colons des grandes plaines, lançant la célèbre conquête de l’Ouest américain.

En opposition, le rang canadien est un schéma territorial prenant racine dans le développement des terres agricoles à partir des fleuves, meilleures voies de communication (exemple : installation des Français dans l’actuel Québec, sur le fleuve St-Laurent). Les villages sont des villages-rues et les parcelles sont très allongées, parfois jusqu’à la forêt. Le rang canadien a fait l’objet d’un arrêté en 1745 qui avait pour but d’organiser en Nouvelle France la création de lots de terrains de 1,5 par 30 arpents soit 90 m par 1800 m. Ce schéma se retrouve aujourd’hui parfois au Brésil, nuancé cependant.

Le Township en tant que division territoriale est caractéristique des pays neufs n’ayant pas ou peu eu d’histoire ancienne. Il sera abondamment repris dans les projets de villes coloniales ex nihilo (en partant de rien), par exemple Harare, capitale du Zimbabwe ou a coté d’une ville indigène déjà existante (Le Cap, Afrique du Sud).

Sources : Géographie régionale : de la région au territoire — Dictionnaire de géographie (Pascal Baud) — Tout sur Google Earth