Et s’il était tout simplement impossible de s’établir ailleurs dans l’Univers ?

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La Voie lactée seule abrite environ 200 milliards d’étoiles, chacune accueillant potentiellement des planètes. Il y a probablement au moins 2 000 milliards de galaxies dans l’univers observable, chacune étant peuplée de centaines de milliards de planètes. Même si les planètes capables de soutenir la vie sont extrêmement rares, les probabilités suggérant une possible vie extraterrestre ailleurs dans l’Univers sont simplement énormes.

Selon certains chercheurs, si seulement 0,1 % des planètes dans notre galaxie situées dans la zone habitable de leur étoile soutiennent la vie, cela signifie que des millions de planètes dans l’Univers pourraient la soutenir, elles aussi. Ces chiffres ont incité le physicien gagnant du prix Nobel Enrico Fermi à se poser cette question qui nous taraude tous : « Où sont-ils ? ».

Le paradoxe de Fermi s’exprime ainsi : la Terre est nettement plus jeune que l’Univers (de plusieurs milliards d’années), si des civilisations technologiques extraterrestres existent ou ont existé dans la Galaxie, alors au moins une a développé et entrepris le voyage ou la colonisation interstellaire. Or on peut démontrer que la colonisation de la Galaxie ne nécessite que quelques millions d’années donc on devrait en voir des traces autour de nous. Or ce n’est pas le cas. Notre époque n’a pourtant rien de si spécial. La vie aurait en effet pu apparaître sur d’autres planètes des centaines de millions ou même quelques milliards d’années avant d’apparaître sur Terre, tant que l’environnement est favorable. Ces civilisations auraient donc eu le temps d’atteindre une technologie avancée dans un passé très lointain. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cet apparent « silence radio ». La Voie lactée pourrait par exemple avoir été conquise, mais la vie établie aurait pu décider de ne pas interférer avec notre développement.

Et si, après tout, le voyage interstellaire était tout simplement impossible pour des raisons que nous découvrirons un jour ? La plus intéressante suggère tout simplement qu’aucune civilisation n’a pour le moment réussi à s’établir au-delà de son étoile. C’est alors qu’intervient le Grand Filtre.

Le Grand Filtre est un concept introduit par l’économiste américain Robin Hanson en 1996 qui suggère qu’un obstacle, une étape insurmontable, empêche le passage de la matière inerte à une civilisation galactique. La question que l’on doit alors se poser est la suivante : la Terre a-t-elle déjà franchi ce mur ou est-il un obstacle qui nous empêchera d’aller plus loin ? Les changements climatiques auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés finiront par détruire une grande partie de la vie sur Terre telle que nous la connaissons. C’était le climat remarquablement stable des 12 000 dernières années qui a permis à la civilisation humaine de prospérer, de bénéficier de l’agriculture et finalement de l’industrialisation. Mais si le climat venait à changer de manière drastique, sommes-nous disposés à survivre ? Pas forcément, alors pourquoi n’en serait-il pas de même pour « les autres » ?

D’autres penseurs ont des réponses différentes au paradoxe de Fermi. Pour certains, si nous n’avons à ce jour aucune trace de civilisations extraterrestres avancées, c’est peut-être que ces dernières se sont volontairement mises en « veille auto-imposée prolongée » dans le but d’attendre que l’Univers se refroidisse. Avec des objets stellaires dispersés dans un univers plus élargi, le traitement de l’information pourrait ainsi se produire avec une vitesse et une efficacité meilleures que dans les conditions cosmologiques actuelles. Le professeur Zaza Osmanov, de l’Université libre de Tbilissi, est de son côté d’avis que notre recherche de signes de mégastructures étrangères n’a pas encore été récompensée parce que nous ne cherchons pas aux bons endroits.

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