Et si on utilisait les câbles sous-marins pour en faire le plus gros sismomètre du monde ?

Crédits : Wikimedia Commons

Des chercheurs proposent de détecter les tremblements de terre d’une façon étonnante en utilisant les câbles de fibre optique sous-marins. Il est question de projeter un faisceau laser à une des extrémités de la fibre, et d’analyser la lumière en sortant de l’autre côté.

Les câbles sous-marins font depuis des années circuler Internet dans le monde entier. Et si une utilité supplémentaire leur était trouvée ? Une équipe de chercheurs menés par le professeur Giuseppe Marra du National Physical Laboratory (Royaume-Uni) propose de transformer ce réseau de câbles en une sorte de sismographe géant ! Dans un article paru dans la revue Science le 14 juin 2018, il est fait mention d’un équipement testé avec succès depuis 2016.

Il faut savoir que la plupart des stations sismiques se trouvent sur la terre ferme, et que seulement une poignée se situe dans les fonds marins. Or, la plupart des tremblements de terre se produisent dans la mer. Par ailleurs, 70 % de la surface de notre planète est recouverte d’eau et d’ores et déjà, pas moins d’un million de kilomètres de câbles sous-marins en fibre optique y sont déployés.

L’idée parait simple : exploiter ce réseau pour en faire le plus gros sismomètre du monde. Les chercheurs sont parvenus à mettre au point une technique consistant à injecter un faisceau laser dans une extrémité de la fibre optique et d’observer puis analyser la lumière qui en sortait à l’autre bout. Lorsqu’une onde sismique se produit, celle-ci secoue le câble et déforme logiquement la lumière (voir schéma ci-dessous).

Crédits : Marra et al/Science

En comparant le signal original avec celui déformé par une onde sismique, les chercheurs ont été capables de déterminer la puissance d’un séisme. De plus, comme les variations sont infimes sur des câbles de plusieurs milliers de kilomètres, un laser femtoseconde a été utilisé (impulsions ultra-courtes).

L’analyse de plusieurs câbles permet également une triangulation dont le but est de déterminer l’épicentre d’un tremblement de terre. Il faut également savoir qu’une telle utilisation des câbles sous-marins pourrait permettre de recueillir des informations sur des séismes dont l’épicentre se trouve en mer – et parfois très loin des stations sismiques traditionnelles. Un des buts d’une telle ambition est d’améliorer les conditions d’alerte, notamment en ce qui concerne les tsunamis.

Sources : ZME Science – Futura Sciences