L’atmosphère martienne est relativement mince, mais les vents pourraient y être suffisamment forts pour générer de l’énergie pouvant soutenir des missions habitées, révèle une étude publiée dans Nature Astronomy. L’éolien pourrait alors se combiner au solaire pour fournir de l’énergie sûre jour et nuit.
La durabilité énergétique, les systèmes de survie et l’instrumentation scientifique représentent des problèmes critiques pour les futures missions habitées sur Mars. Le nucléaire, utilisé principalement par certains rovers et atterrisseurs, pourrait être potentiellement dangereux à proximité des habitats humains, tandis que le solaire pourrait ne fonctionner que par intermittence en fonction de la météo (ensoleillement insuffisant ou tempête de poussière). Dans le cadre de récents travaux, des chercheurs ont donc évalué le potentiel énergétique des éoliennes en tant que ressource énergétique alternative.
L’éolien a toujours été boudé sur Mars. Et pour cause, l’atmosphère de cette planète est très mince par rapport à celle de la Terre, ne possédant qu’environ 1% de sa densité. Cela signifie que les vents martiens ne transportent qu’environ 1% de la force de ceux de notre planète. Même les vents rapides sont en réalité très faibles. Malgré tout, nous pourrions quand même nous appuyer dessus pour produire de l’énergie.

Un excellent complément au solaire
Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs du centre de recherche Ames de la NASA ont eu recours à des techniques de modélisation de pointe utilisées sur Terre pour isoler les zones les plus intéressantes pour l’éolien et évaluer le potentiel de cette source d’énergie sur Mars.
Dans le détail, l’équipe a calculé la quantité d’énergie que pourraient produire quatre modèles d’éoliennes différentes sur une cinquantaine de sites. Parmi ces modèles figuraient l’Enercon E3 (300 kilowatts) et l’Aeolos V (cinq kilowatts).
Les chercheurs ont alors découvert que l’énergie éolienne martienne était optimale la nuit, ce qui pourrait aider à compenser l’énergie solaire. L’énergie produite était également plus importante pendant les tempêtes de poussière et pendant les saisons hivernales aux latitudes polaires et moyennes, périodes où l’énergie solaire est la plus faible.
Dans le détail, la vitesse du vent pouvait générer 24 kilowatts (assez pour soutenir une équipe de six membres d’équipage pendant plus de 35 % de l’année) sur trois des sites simulés. Dans sept autres, l’énergie éolienne pouvait fournir plus de 50 % de l’énergie totale nécessaire pendant les mois d’hiver ou les périodes poussiéreuses. Par ailleurs, l’énergie éolienne, qui n’est nécessaire que pour les instruments scientifiques, pourrait s’avérer utile sur trente autres sites.
Ces travaux laissent donc également penser que certaines régions scientifiquement intéressantes, qui auraient pu être ignorées auparavant en raison de limitations énergétiques, pourraient finalement être considérées grâce à l’éolien.
Ce n’est évidemment qu’un début basé uniquement sur des simulations, mais il s’agit d’une piste prometteuse.