Et si on recouvrait l’Arctique de millions de perles de verre ?

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Les petites perles ici testées en Alaska. Crédits : Susan Kramer / Ice 911

Une équipe de chercheurs aimerait tapisser les zones de l’Arctique les plus exposées au réchauffement climatique de millions de perles de silice. Le but : réfléchir un maximum de lumière.

Un rapport de la NOAA nous rapportait en décembre dernier que l’Arctique se réchauffe actuellement deux fois plus vite que le reste du monde. Au cours des dernières décennies, environ la moitié de la surface et les trois quarts du volume de glace de l’Arctique auraient également été perdus. En conséquence, la région émet désormais plus de carbone qu’elle ne peut en absorber et le niveau de la mer augmente.

Pour ne rien arranger, la lumière solaire est également de moins en moins réfléchie. Cela signifie plus de chaleur absorbée et donc plus de réchauffement. Et ce cercle vicieux s’est installé depuis quelques années déjà. Sur ce dernier point, Ice911, une association à but non lucratif, propose une solution.

Des millions de microbilles

L’idée serait de recouvrir certaines zones de l’Arctique de millions de microsphères creuses de silice dans le but de réfléchir la lumière solaire. Ces petites billes de la taille de grains de sable permettraient également d’isoler la glace en dessous pour ne pas l’exposer à la chaleur.

Pour l’heure, cette approche est encore en phase de test. Leslie Field, fondatrice de Ice91, explique avoir dans un premier temps effectué de premières expériences sur le toit de sa maison. Elle les a ensuite poursuivies sur un lac gelé des montagnes de la Sierra Nevada et sur un étang du Minnesota.

Les résultats étant particulièrement intéressants, la chercheuse et son équipe ont ensuite répandu leur micro-sphères sur un lac gelé près d’Utqiaġvik, en Alaska. Et là encore, l’approche semblait fonctionner. La glace réfléchissait beaucoup plus de lumière, freinant ainsi le taux de fonte. Les chercheurs aimeraient maintenant poursuivre leurs tests à plus grande échelle.

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Crédits : Susan Kramer / Ice 911

Cibler les zones les plus à risques

Da manière plus globale, Leslie Field suggère qu’en appliquant sa méthode sur des sites « critiques », ces microbilles pourraient contribuer à abaisser les températures de 1,5°C sur une grande partie du nord de l’Arctique en quelques années seulement. Elle pense notamment au détroit de Fram entre le Groenland et le Svalbard. En effet, cette région se réchauffe quasiment quatre fois plus vite que le reste du monde.

Bien évidemment, cette nouvelle approche a un coût. Il est d’ailleurs estimé à environ cinq milliards de dollars américains (4,5 milliards d’euros). Néanmoins, comme le souligne Leslie Field, les conséquences d’un réchauffement accéléré dans la région pourraient coûter beaucoup plus cher à la planète.

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