Une équipe de chercheurs propose d’envoyer des aéronefs ressemblant à des « raies volantes » dans l’atmosphère de Vénus, dans le but de mieux appréhender sa composition.
Atterrir sur Vénus, certains ont essayé, mais ils ont eu des problèmes ! Les Russes notamment, mais aucun des robots dépêchés sur place n’a survécu plus de trois heures. Il faut dire que les conditions à la surface ne sont pas vraiment clémentes. La température atteint facilement les 460 °C et la pression atmosphérique est 90 fois supérieure à celle de la Terre.
En revanche si vous prenez un peu de hauteur, Vénus apparaît complètement différente. En effet, si la surface de la planète est un véritable enfer, la haute atmosphère se présente comme l’endroit le plus semblable à la Terre dans le système solaire. C’est pourquoi si vous voulez explorer Vénus, il est sans doute préférable d’emprunter la voie des airs.
Des dirigeables aux raies volantes
La NASA y a déjà pensé. L’agence américaine développe en effet depuis quelques années un projet baptisé HAVOC (High Altitude Venus Operational Concept). L’idée serait d’envoyer des dirigeables dans les nuages de Vénus qui vogueraient au gré du vent entre 50 km et 60 km d’altitude. Ces structures auraient l’avantage de pouvoir supporter une présence humaine à bord.
En revanche, si l’objectif n’est de prendre que des mesures, alors peut-être devrions-nous voir plus petit. En ce sens, des chercheurs de l’Université de Buffalo (États-Unis) travaillent actuellement sur un concept de « raies volantes » capables de se déplacer dans la haute atmosphère de la planète.
Équipées de plusieurs instruments et poussées par les vents de Vénus (350 km/h), ces machines pourraient alors prendre tout un tas de mesures atmosphériques, ou même cartographier la surface avec plus de précision.
Elles seraient également amenées à survoler le côté obscur de la planète. Son taux de rotation étant extrêmement lent (un jour sur Vénus dure 243 jours sur Terre), une grande partie de sa surface reste en effet plongée dans l’obscurité pendant de longues périodes. Grâce à ces aéronefs, les chercheurs pourraient alors mieux appréhender les phénomènes atmosphériques opérés durant ces « veilles prolongées ».

Ce projet, baptisé BREEZE, s’inscrit dans la liste des 18 propositions actuellement examinées par la NASA dans le cadre de son programme Innovative Advanced Concepts (NIAC). Les prétendants doivent passer plusieurs phases dans le but d’être finalement retenus par l’agence américaine. Le projet BREEZE a déjà passé la première étape, bénéficiant d’une subvention de 125 000 dollars (113 millions d’euros) il y a quelques semaines.
On ne sait pas si ce projet ira au bout, mais il a au moins le mérite de proposer des solutions innovantes permettant de s’adapter à cette planète si particulière. Dans quelques années, nous saurons alors peut-être pourquoi Vénus, autrefois similaire à notre planète, est devenue aussi diabolique.
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