Alors que l’eau douce devient une ressource plutôt rare à la surface de la Terre, pourquoi ne pas cultiver directement dans la mer ? C’est justement l’idée du projet Nemo’s Garden (« Jardin de Nemo »), mené depuis quelques années en Italie.
Le « Jardin de Nemo » sous l’eau
Il faut savoir que notre planète est couverte d’eau à raison de 70 % de sa surface. Toutefois, l’eau douce représente en réalité seulement 2,53% du volume total et cette ressource est très inégalement répartie sur Terre. De nombreuses zones du globe sont confrontées à de sévères pénuries d’eau, un phénomène amplifié par le réchauffement climatique. Il y a quelques mois, un nouveau rapport du World Resources Institute (WRI) estimait que 25% de la population mondiale (17 pays) faisait actuellement face à une situation de pénurie d’eau extrêmement grave. Par ailleurs, chacun sait que le secteur le plus gourmand en eau n’est autre que l’agriculture.
Ocean Reef est une société experte dans les équipements de plongée dernier cri. Son PDG, Sergio Gamberini, est convaincu que l’avenir de l’agriculture se trouve dans la mer ! Selon l’intéressé, il s’agit d’une alternative qui pourrait être appliquée dans les zones arides du globe, où l’eau douce vient à manquer. D’autres zones où le climat n’est pas favorable aux cultures pérennes en surface pourraient être également concernées.
Basilic, salades, fraises…
L’idée a germé en 2012 avec une première expérience. Sergio Gamberini plante des graines dans une boîte en plastique placée sous un simple ballon et cela fonctionne ! Le projet Nemo’s Garden voit alors le jour dans la baie de Noli, à environ 40 km à l’ouest de la ville de Gênes (Italie). Il s’agit de serres sous-marines étanches, situées à 8 mètres de profondeur. À l’intérieur : 200 litres d’air, une température de 26°C et un taux d’humidité de 83°C.
Les plantes ainsi enfermées produisent de la condensation qui va venir couler le long des parois, alimentant les cultures. Ainsi, le système n’a pas besoin de beaucoup d’entretien. Par ailleurs, l’air situé sous la mer est plus pur et ne contient aucun nuisible, si bien que l’utilisation de pesticides est inutile.
Tout d’abord, il y a eu des cultures de basilic. Or, il s’avère que les graines germaient deux fois plus vite qu’à la surface et que les plantes donnaient un feuillage plus dense ! L’expérience a été rapidement élargie avec l’arrivée des laitues. Enfin, comme le montre le récent reportage d’Euronews (voir ci-dessous), ces serres accueillent désormais des fraises !
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