Des chercheurs veulent utiliser les larmes des caïmans à des fins médicales

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Crédits : Emilia Murray / Flickr

Des chercheurs brésiliens travaillent sur une manière d’utiliser les larmes de caïmans en médecine. Étonnamment similaires aux nôtres, les larmes de ces animaux pourraient permettre de mieux soigner les maladies oculaires chez les êtres humains.

Résoudre des problèmes ophtalmiques chez l’humain

Appartenant à une sous-famille de la famille des Alligatoridés, les caïmans (Caimaninae) sont très proches des alligators. Connus pour avoir une puissante mâchoire et des dents aiguisées comme des lames, leurs larmes ont semble-t-il aussi des propriétés étonnantes. Celles-ci font actuellement l’objet de recherches, dont les premiers résultats ont été publiés dans la revue Frontiers in veterinary science le 13 août 2020. Dans le cadre de ces recherches, Arianne Pontes Oriá et son équipe de l’Université de Bahia (Brésil) ont analysé les caractéristiques des larmes de plusieurs types d’animaux. L’objectif ? Mieux comprendre leurs propriétés et vérifier les possibilités d’utilisation à des fins médicales. Le fait est que les larmes des caïmans ont retenu l’attention des scientifiques.

Rappelons que les yeux humains font l’objet d’une quinzaine de clignements par minute afin de répandre les larmes sur la cornée. Or, les caïmans peuvent rester environ deux heures sans avoir besoin d’une telle réhumidification. Autrement dit, ces animaux ont très peu besoin de cligner des yeux. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’au niveau microscopique, ces larmes sont formées par des treillis très épais. Or, ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres espèces.

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Crédits : Lea Maimone / Wikipedia

Pour les chercheurs brésiliens, il serait très intéressant d’utiliser ces propriétés. L’objectif est de résoudre plusieurs problèmes ophtalmiques concernant les humains tels que les yeux secs, un trouble chronique. Toutefois, les larmes d’autres animaux sont encore à l’étude, comme celles d’autres reptiles (tortues) et oiseaux (hiboux, faucons).

Des prélèvements difficiles

Toutefois, recueillir les larmes d’animaux est une opération plutôt compliquée. Il s’agit d’attendre que l’animal soit détendu avant de récolter le liquide de son œil à l’aide d’un papier absorbant. De plus, il faut s’armer de patience, car la quantité n’est pas toujours au rendez-vous. Effectivement, beaucoup d’animaux ne versent que des larmes basales (lubrification) ou des larmes réflexes (nettoyage). En revanche, les larmes émotionnelles comme chez les humains sont absentes.

Les directeurs de l’étude en sont toujours au stade de l’hypothèse concernant l’utilisation des larmes d’animaux en médecine. En revanche, certaines pistes émergent, notamment concernant celles des caïmans. En tout cas, l’étude a permis de comprendre que l’évolution est à l’origine d’une variété de propriétés attribuées aux larmes des différents animaux en réponse aux défis imposés par leur environnement.