Et si l’on envoyait un puissant laser dans l’espace pour communiquer avec une forme de vie extraterrestre ?

Galaxy Flare Universe Stars Space Milky Way
Crédits : PxHere

Que les extraterrestres existent ou non, le programme SETI n’a jamais cessé d’y croire. Aujourd’hui pourtant, les radiotélescopes ne sont plus vraiment considérés comme étant le meilleur moyen de communiquer avec une autre forme de vie intelligente qui vivrait à des années-lumière de la Terre.

Le programme SETI et le rapport Meadows

Créé dans les années 1960, le programme Search for Extra-Terrestrial Intelligence (SETI) a toujours eu l’objectif de détecter la présence de civilisations extraterrestres avancées, présentes dans d’autres systèmes solaires. Ces recherches effectuées via des radiotélescopes reposent sur plusieurs hypothèses telles que la présence d’autres civilisations, et d’éventuels signaux électromagnétiques émis par ces dernières.

Selon le rapport Meadows commandé par le Club de Rome au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et publié en 1972, l’avenir de l’humanité serait sombre. Principalement en raison de la croissance économique et démographique, auxquelles nous pouvons aujourd’hui ajouter le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources naturelles. Selon ce rapport, la découverte d’une civilisation extraterrestre pourrait changer la donne.

Un nouveau moyen de recherche

Le programme SETI pense désormais que l’utilisation de radiotélescopes n’est peut-être pas le meilleur moyen de découvrir une civilisation technologiquement avancée. Il est question de détecter des émissions sous forme d’impulsions laser. Elles seraient soit le résultat de techniques de propulsion inconnues, soit générées par de réelles tentatives de communication de la part des extraterrestres.

Ce raisonnement a donc ouvert la voie au développement du concept Optical Seti, une idée détaillée dans une publication du 5 novembre 2018 de la revue The Astrophysical Journal par des chercheurs du Département d’aéronautique et d’astronautique du MIT. Selon les scientifiques, il serait question d’une technologie capable de signaler notre présence jusqu’à une distance de 20 000 années-lumière. Il faudrait alors générer un faisceau laser – dont la puissance serait située entre 1 à 2 mégawatts – envoyé à travers un télescope dont le miroir aurait un diamètre d’au moins 30 mètres.

Des technologies en notre possession

Un tel laser – de type chimique iode-oxygène – existe déjà. Il s’agit du Boeing YAL-1 Airborne Laser (ABL) testé entre 2002 et 2011 par l’armée de l’air des États-Unis. En ce qui concerne le télescope, l’Extremely Large Telescope (ELT) est actuellement en cours de construction par l’Observatoire européen austral (ESO) sur le Cerro Armazones, un sommet de 3060 mètres d’altitude situé au Chili. Justement, ce télescope – dont la mise en service est prévue pour 2024 – aura un miroir de 39 mètres de diamètre et pourra observer dans le visible et l’infrarouge.

Vue d’artiste de l’Extremely Large Telescope (ELT)
Crédits : Swinburne Astronomy Productions – ESO/Wikipedia

Bien que l’interception de notre faisceau laser par des civilisations extraterrestres ne relève pas de l’évidence, les chercheurs pensent que rien n’est impossible. Dans le cas où de telles civilisations existent, celles-ci pourraient être en mesure d’y parvenir, qu’elles se trouvent à Proxima du Centaure (environ 4 années-lumière) ou même sur Trappist 1 (environ 40 années-lumière) !

Sources : Interesting Engineering – Futura Sciences

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