Et si les signaux radio WiFi permettaient de détecter des problèmes respiratoires ?

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Crédits : NIST

Durant la pandĂ©mie de COVID-19, une Ă©quipe de chercheurs d’une agence du gouvernement des États-Unis a dĂ©couvert un moyen d’utiliser les ondes du WiFi pour dĂ©tecter les maladies respiratoires. Comment cela est-il possible ?

Un produit existant déjà dans les foyers

Aujourd’hui, le WiFi est omniprĂ©sent dans notre quotidien. Cependant, si la fonction basique de cette technologie est de transmettre les donnĂ©es d’un routeur vers diffĂ©rents appareils connectĂ©s, la Science travaille de temps Ă  autre sur des usages diffĂ©rents. En 2015 par exemple, des chercheurs du cĂ©lèbre MIT (États-Unis) ont mis au point une technologie basĂ©e sur le WiFi afin de reconnaĂ®tre des personnes Ă  travers un mur et dĂ©tecter leurs mouvements.

Comme en tĂ©moigne une publication dans la revue IEEE Xplore le 15 dĂ©cembre 2022, un autre usage dĂ©tournĂ© du WiFi a Ă©tĂ© mis au point par l’agence amĂ©ricaine National Institute of Standards and Technology (NIST) durant la pandĂ©mie de coronavirus. Concrètement, il est question d’utiliser les ondes du Wifi dans le but de dĂ©tecter les maladies respiratoires. Les chercheurs ont rĂ©flĂ©chi Ă  la manière d’utiliser une ressource existant dĂ©jĂ  dans les foyers afin de procĂ©der Ă  ce genre de dĂ©tection sans avoir Ă  fabriquer un nouvel objet. Ainsi, l’idĂ©e du WiFi est finalement apparue comme une Ă©vidence.

Selon les scientifiques du NIST, le principe est plutĂ´t simple. Afin de transmettre une information d’un point Ă  un autre, le WiFi traverse des obstacles, dont des humains. Or, les ondes traversant une personne subissent une altĂ©ration. Les chercheurs les ont donc Ă©tudiĂ©s afin de comprendre si le WiFi pouvait s’avĂ©rer utile dans la dĂ©tection des maladies respiratoires.

Une précision de 99,54 %

Dans un premier temps, les auteurs de l’Ă©tude ont utilisĂ© un mannequin simulant la respiration d’un ĂŞtre humain dans une salle d’expĂ©rimentation très spĂ©ciale. En effet, les tests ont eu lieu dans une chambre anĂ©choĂŻque (ou chambre sourde), dont les parois absorbent les ondes sonores ou Ă©lectromagnĂ©tiques. Dans la pièce, les chercheurs ont Ă©galement placĂ© un routeur Wifi ainsi qu’un appareil receveur. Pendant l’expĂ©rience, le mannequin a notamment simulĂ© l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive pendant qu’un appareil enregistrait les variations au niveau de l’altĂ©ration des ondes.

mannequin NIST Wifi repiration
Crédits : NIST

En partant de ces tests, les scientifiques ont dĂ©veloppĂ© une intelligence artificielle qui serait capable d’Ă©tablir une classification correcte des types de respirations avec une prĂ©cision de 99,54 %. Autrement dit, l’analyse des ondes WiFi permet Ă  l’algorithme de dĂ©tecter la prĂ©sence d’un problème respiratoire. Si ces rĂ©sultats semblent prometteurs, les recherches se sont visiblement arrĂŞtĂ©es avant tout test sur les humains. Bien que la vĂ©ritable raison nous Ă©chappe encore, il se pourrait que dans des conditions rĂ©elles (hors chambre anĂ©choĂŻque) l’IA puisse Ă©prouver beaucoup plus de difficultĂ©s Ă  dĂ©tecter des problèmes respiratoires chez les humains.

Yohan Demeure, expert géographe

Rédigé par Yohan Demeure, expert géographe

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.