Et si les radiations à un degré assez élevé pouvaient être bénéfiques pour les humains ?

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Une récente étude israélienne laisse penser qu’une exposition relativement élevée au rayonnement de fond pourrait réduire les risques de cancer. Les chercheurs conseillent de remettre en cause la perception des radiations en général, et surtout concernant leur dangerosité.

Les rayonnements du quotidien

En 2017, nous évoquions des recherches portant sur les coraux de l’Atoll de Bikini (Îles Marshall). Plus de 70 ans après les derniers tests atomiques étasuniens, ces coraux ayant subi une exposition aux rayonnements à long terme pourraient devenir une arme de choix pour la lutte contre le cancer. Et si les radiations elles-mêmes pouvaient réduire les risques de certains cancers ? C’est ce que stipule une étude menée par l’Université Ben Gourion du Néguev (Israël), publiée dans la revue Biogerontology le 22 janvier 2021. Selon les chercheurs, l’exposition à un seuil assez élevé au rayonnement de fond ne serait pas si mauvaise pour la santé.

Rappelons que le rayonnement de fond est relatif au type de radiations faisant partie de notre quotidien. Ces dernières proviennent à la fois de sources naturelles et artificielles. Or, parmi ces radiations, nous retrouvons celles des roches (et autres matières) naturellement radioactives, des essais nucléaires et des rayons X médicaux, sans oublier le rayonnement cosmique de l’espace.

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Une meilleure espérance de vie

Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont analysé des données de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis. Cette dernière avait mesuré l’exposition au rayonnement de fond dans pas moins de 3 129 comtés du pays durant les années 1960. Les chercheurs ont ensuite croisé ces données avec des évaluations concernant l’espérance de vie ainsi que des statistiques sur les taux de cancers.

Selon les résultats, les citoyens vivant dans des zones où les taux de rayonnement sont plus élevés sont moins atteints par certains cancers (poumon, côlon, rectum et pancréas). L’étude est formelle : l’espérance de vie dans ces zones est d’environ 2,5 années de plus que les autres. Par ailleurs, les résultats concernent autant les femmes que les hommes. Néanmoins, ont été observés chez les hommes des taux moins importants de cancers du cerveau et de la vessie.

Un seuil d’exposition à revoir ?

Les chercheurs israéliens ont déclaré ne pas s’attendre à ce que l’on mette sur pied des « cures de rayonnement de fond ». Cependant, il pourrait s’agir de revoir notre perception de ces rayonnements. De nombreux pays – dont les États-Unis – mènent actuellement une bataille pour réduire les niveaux de rayonnement sur leur territoire. Or, la motivation de ces actions onéreuses réside dans le postulat désignant ces mêmes rayonnements comme étant foncièrement nocifs.

Enfin, les meneurs de l’étude ont rappelé qu’il existait bien un seuil limite concernant l’exposition aux rayonnements. En revanche pour eux, ce dernier ne devrait peut-être pas être aussi bas qu’actuellement.