Et si la « planète 9 » se cachait dans les données de TESS ?

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Vue d'artiste de la planète 9. Crédits : Tom Ruen / ESO / Wikimedia Commons

Une équipe de chercheurs propose de nous appuyer sur le chasseur d’exoplanètes TESS dans le but de débusquer la mystérieuse « planète 9 ».

En 2017, des astronomes réalisaient que les mouvements de certains objets au-delà de Neptune suggéraient l’existence d’une éventuelle « neuvième planète ». Ce monde hypothétique serait 10 fois plus massif que la Terre et suivrait une longue orbite excentrique autour du Soleil. Pour le moment, cette planète très sombre nous est invisible. Mais nous pourrions bientôt compter sur le soutien d’un nouvel instrument : TESS.

Le « suivi numérique »

TESS est le digne successeur du télescope Kepler, à l’origine de la découverte de nombreuses exoplanètes. Pour les débusquer, le satellite s’appuie sur la méthode du transit. Autrement dit, il observe certaines parties du ciel pendant de longues durées à la recherche de petits creux dans la luminosité renvoyée par les étoiles.

Cette méthode est très intéressante lorsque vous recherchez des exoplanètes lointaines. Malheureusement, la technique n’est pas envisageable avec cette hypothétique « planète 9 ». Tout simplement parce qu’elle ne passe pas devant le Soleil, de notre point de vue.

En revanche, pour sonder ces éventuels creux de luminosité, TESS capture de nombreuses photos d’une même partie du ciel, sur différents laps de temps. On appelle cela le « suivi numérique ».

Grâce à cette technique, lorsque vous empilez ces images, les objets sombres peuvent alors apparaître de plus en plus visibles. Elle semble donc tout indiquée pour la recherche de cette planète mystérieuse.

Cependant, il faut également prendre en compte que ce monde est en mouvement. Ainsi, vous devez au préalable évaluer une orbite potentielle, puis prendre plusieurs photos en suivant ladite orbite. Ensuite seulement vous compilez les images pour analyser les résultats.

TESS en est-il capable ?

La technique semble un peu hasardeuse dans la mesure où nous n’avons aucune idée de l’orbite empruntée par cette planète potentielle. Mais ça ne coûte rien d’essayer. Après tout, le télescope Hubble a déjà utilisé cette méthode pour découvrir plusieurs objets au-delà de Neptune.

Reste à savoir si TESS en est capable. Des études ont suggéré que la planète 9, si elle existe, aurait une magnitude apparente comprise entre 19 et 24. Certains objets trans-neptuniens en connus ont des magnitudes similaires, comme Sedna (20,5 à 20,8), 2015 BP519 (21,5) et 2015 BM518 (21,6).

En effectuant un suivi numérique de ces objets avec le satellite TESS, ces derniers se sont alors peu à peu révélés (voir ci-dessous). Ils restent flous, mais parfaitement identifiables. Ce qui veut dire que TESS est effectivement assez puissant pour déceler la présence de la « planète 9 ». Encore une fois, si tant est qu’elle existe.

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Crédits : Holman et al., Notes de recherche de l’AAS, 2019

On ne sait pas si la technique sera mise en œuvre ou non. Après tout, TESS a déjà beaucoup de travail. D’autant que la mission ne doit durer que deux ans environ. Mais la découverte d’une telle planète aux abords de notre système, il faut bien l’avouer, serait vraiment très intéressante.

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