Est-il possible d’être déclaré positif au cannabis en consommant du CBD ?

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Largement plébiscité ces dernières années en France, le CBD se décline dans une variété impressionnante de produits. Plusieurs questions importantes se posent toutefois chez les automobilistes : peut-on prendre le volant après en avoir consommé et existe-t-il des risques d’accident ? Par ailleurs, peut-on être testé positif au THC en ayant seulement consommé du CBD ?

Positif ou négatif ?

Tout comme le THC (tétrahydrocannabinol), le CBD (ou cannabidiol) est une substance naturellement présente dans la plante de cannabis et qui fait partie de ses nombreux composés actifs. Qu’il s’agisse de fleurs séchées, de résines, d’huiles, d’infusions, de e-liquides ou encore de gélules, le CBD se retrouve dans des formes diverses et variées. Il est cependant conseillé de s’en procurer auprès de revendeurs professionnels comme La Ferme du CBD afin de s’assurer d’une certaine qualité.

Étant donné qu’il s’agit d’un composé actif du cannabis, les automobilistes peuvent naturellement se demander s’il est possible ou non de prendre le volant après en avoir consommé. Il faut dire que contrairement au THC, le CBD ne fait pas « planer » et donc en théorie, il ne s’oppose pas à la conduite d’un véhicule. Et pourtant, il est bel et bien déconseillé de conduire après avoir pris du CBD. En effet, malgré l’absence d’effets psychotropes et de dépendance, cette substance produit tout de même des effets calmants qui ne tardent pas à se manifester. Ainsi, le conducteur sera moins réactif qu’en temps normal. De plus, une somnolence et un relâchement musculaire font partie des risques possibles.

Outre les risques potentiels, les automobilistes peuvent aussi s’interroger sur l’issue d’un éventuel contrôle de police, et donc d’un test salivaire pour détecter la présence de cannabis. Or, une personne ayant consommé du CBD sera effectivement déclarée positive au cannabis ou plutôt au THC, une substance ciblée par ce type de test. Il s’agit donc ici d’une raison supplémentaire de ne pas prendre le volant après une consommation de CBD.

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Doit-on modifier les tests salivaires ?

Rappelons tout de même que le CBD n’est pas illégal en France pour une raison très simple : il contient moins de 0,3 % de THC. Or, il s’avère que même cette petite quantité de THC ne passe pas sous le radar du test salivaire. Soulignons au passage un fait finalement assez méconnu : il est interdit de fumer de la fleur de cannabis séchée, et ce, même s’il est simplement question de CBD. D’un point de vue pénal, les contrevenants risquent en théorie deux ans d’emprisonnement, une amende forfaitaire pouvant aller jusqu’à 4 500 euros, mais également un retrait de six points sur le permis de conduire. Cela dit, si une personne ayant pris du CBD désire vraiment reprendre son véhicule, l’idéal est d’attendre environ six heures afin que les traces de THC disparaissent de l’organisme, et donc que ses effets s’estompent.

Évoquons néanmoins le « combat » d’Antoine Régley, avocat à Lille. Comme l’explique un article de France Bleu publié en janvier 2023, ce dernier défend actuellement pas moins de 150 automobilistes dont le permis de conduire a été retiré après un contrôle positif. L’avocat estime que les tests salivaires actuels ne font pas la différence entre le cannabis et le CBD. Il demande donc que le seuil de détection des tests change ou encore que les forces de l’ordre aient recours à l’expertise d’un laboratoire pour confirmer la présence de THC en lien avec une consommation de stupéfiant. Antoine Régley conseille par ailleurs aux conducteurs de demander une prise de sang, cette méthode étant la plus précise afin de déterminer la présence de stupéfiants dans le corps.

CBD et cannabis médical

Malgré l’engouement autour du CBD, il est essentiel de rappeler que cette substance n’est pas un médicament et ne doit pas se cumuler à d’autres traitements. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a bien confirmé que le CBD ne représente pas un danger pour la santé. Toutefois, l’organisation ne recommande pas le recours à cette substance à des fins médicales.

« Le Comité OMS d’experts de la pharmacodépendance a conclu que, à l’état pur, le cannabidiol (CBD) ne semble pas présenter de potentiel d’abus, ni être nocif pour la santé. Ainsi, le cannabidiol n’étant actuellement pas classé comme substance à part entière (uniquement comme composé d’extraits de cannabis), les informations actuelles ne justifient ni le changement de statut ni la classification de cette substance », peut-on lire dans une publication de l’OMS datant de 2017.

Pourtant, le CBD est de plus en plus utilisé en tant que cannabis médical et fait assez souvent l’objet de recherches. En effet, on prête au CBD divers effets positifs en matière de santé. Le  cannabidiol permet notamment de réduire la douleur et l’anxiété chez des malades atteints d’épilepsie, de sclérose en plaques ou encore les victimes du cancer. Citons également des recherches menées au Royaume-Uni, dont le but est de tester un spray buccal à base de CBD pour le traitement des tumeurs cérébrales sévères.