Est-il réellement possible d’acheter une planète ?

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Crédits : ESO / M. Kornmesser

Dernièrement aux États-Unis, un rappeur a publiquement déclaré avoir l’intention d’acheter une planète. Est-ce réellement possible ? Que dit la loi ? S’agit t-il d’un simple coup de communication ?

Compliqué d’un point de vue légal

Avec les nombreuses découvertes d’exoplanètes, l’espoir de trouver la vie en dehors de la Terre n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui. La question de l’exploitation des ressources est également source d’intérêt. Et s’il était possible d’acheter une planète à titre privé ? Comme l’explique Inverse dans un article du 30 juillet 2021, le rappeur étasunien Lil Uzi Vert voudrait passer à l’acte. Si ceci se produit vraiment, l’homme deviendrait alors le premier humain à être légalement propriétaire d’une planète. Lil Uzi Vert a jeté son dévolu sur WASP-127 b, une planète qui se trouve à plus de 520 années-lumière de notre Système solaire.

Michelle Hanlon est co-directrice du Centre de droit aérien et spatial de l’Université du Mississippi (États-Unis). La spécialiste est formelle : il est d’un point de vue légal totalement impossible d’acheter une planète. Acquérir une planète en tant que territoire n’est pas légalement possible puisqu’aucune autorité terrestre existante n’est capable d’enregistrer un tel achat, et donc d’effectuer le transfert de la propriété.

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Crédits : NASA Exoplanet Exploration

Exploiter, oui. Posséder, non

Surtout, l’obstacle le plus important se dressant sur la route de Lil Uzi Vert est le traité de l’espace de 1967. Ce document régit les activités des États en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique. Or, le traité indique qu’aucun État ne peut revendiquer un territoire dans l’espace. Néanmoins, le Space Act de 2015 instigué par les États-Unis rompt en partie et de manière unilatérale le traité de 1967. Il permet à des entreprises étasuniennes privées d’explorer et exploiter les ressources – notamment minières – dans l’espace. Ainsi, une entreprise étasunienne aurait le droit de récupérer des ressources sur une planète (ou un astéroïde). Néanmoins, elle n’aurait toujours pas la possibilité de posséder le lieu. En effet, le Space Act ne permet pas d’aller aussi loin, si bien que Lil Uzi Vert devra se faire une raison.

Bien que le rappeur ait sûrement voulu faire un important coup de communication, cette affaire donne notamment l’occasion de prévenir les arnaques. Sur Internet, il est possible que des entités proposent à la vente des parcelles lunaires ou d’autres corps célestes. Il faut savoir que ceci n’a absolument aucune valeur juridique, et ce même en la présence d’un acte de propriété. Citons également le côté « applicable » de l’acte de propriété. Puisqu’il est impossible pour le propriétaire de se rendre sur les lieux, comment pourrait-il empêcher quelqu’un d’autres d’y accéder ?