Est-il judicieux d’utiliser la bombe nucléaire contre un astéroïde menaçant la Terre ?

Asteroid Land Meteorite Cosmos
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Détruire un astéroïde s’approchant de notre planète au moyen d’une bombe nucléaire, cela pourrait être techniquement possible. En revanche, il est logique de douter que cela soit une bonne idée car il incombe d’évaluer avec précision la capacité de l’astéroïde à se fragmenter.

Que faire d’un astéroïde dangereux ?

Alors qu’une récente étude suggérait que le nombre d’astéroïdes a considérablement augmenté au cours des 300 derniers millions d’années, la possibilité que l’un d’entre eux soit assez imposant pour détruire la Terre – ou l’impacter très fortement – n’a jamais été écartée. La science-fiction regorge de « solutions », dès lors qu’un tel astéroïde dangereux (géocroiseur) s’approche de la Terre. Une de ces possibilités est de faire exploser ce dernier à l’aide d’une bombe nucléaire. En revanche, le danger ne serait pas écarté pour autant, car l’astéroïde se fragmenterait en une multitude de corps plus petits.

Bien que la meilleure solution pourrait bien être celle du tracteur gravitationnel destiné à dévier l’astéroïde de sa trajectoire, certains scientifiques américains ont tout de même cherché à comprendre ce qui se produirait en cas d’explosion.

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Une simulation pour y voir plus clair

Charles El Mir et K.T. Ramesh de l’Université Johns-Hopkins (États-Unis) ont dévoilé leur travail dans la revue Icarus (volume 321) du 15 mars 2019. Avec la collaboration de Derek Richardson, professeur d’astronomie à l’Université du Maryland, des simulations réalistes ont été effectuées, destinées à évaluer la capacité des astéroïdes à se fractionner.

Les chercheurs ont mis en scène plusieurs astéroïdes, chacun subissant l’impact – à une vitesse relative de 5 km/s – d’un autre astéroïde de taille similaire. Alors qu’une explosion de type nucléaire en résulterait, il était important de comprendre le comportement des matériaux composant les deux astéroïdes, et d’évaluer la vitesse de propagation des fragments.

Des astéroïdes à la porosité variable

Selon les résultats, les astéroïdes se sont montrés plus résistants que prévu. Malgré la fracturation, un noyau rocheux subsistait tandis le reste s’éparpillait en débris. En revanche, ces derniers restant sous l’effet du champ gravitationnel, revenaient s’accréter aux astéroïdes. Les chercheurs ont ainsi pu calculer la densité de quelques astéroïdes car certains semblent poreux – à savoir constitués de fragments avec du vide entre eux.

Par exemple, les scientifiques ont évalué entre 15 et 25 % la porosité des astéroïdes Ida, Éros et Pulcova. Concernant Phobos, Mathilde et Eugenia, la porosité se situait entre 30 et 45 %. Ces recherches ont permis de confirmer que l’impact entre astéroïdes génère des structures doubles composées d’un noyau fissuré mais encore très solide, et des fragments agglomérés autour. Ainsi, faire exploser un astéroïde au moyen d’une bombe nucléaire pourrait ne pas avoir d’effet suffisant pour écarter le danger d’un lourd impact.

Sources : Science Daily – Futura Sciences

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