Espace et astronomie : à quoi s’attendre en 2023 ?

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Crédits : SpaceX

Du lancement du James Webb Telescope au premier envol de la SLS dans le cadre de la mission Artemis 1 en passant par le crash du vaisseau DART sur un astéroïde, 2022 aura été une année exceptionnelle pour les amoureux d’espace. Toutefois, l’aventure n’est pas terminée et 2023 promet elle aussi de nous régaler. Voici une liste non exhaustive des événements les plus attendus.

Nouvelles fusées

L’envol de la SLS vers la Lune nous ramène inévitablement à SpaceX qui est chargée par la NASA de déposer les prochains humains sur la Lune dans le cadre des missions Artemis 3 et 4 avec son Starship. Aucune date officielle n’a encore été annoncée par SpaceX pour le premier vol orbital de ce vaisseau entièrement réutilisable, mais il devrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2023. Pour ce vol, le Starship sera propulsé dans l’espace par son booster Super Heavy et atterrira au large d’Hawaii.

D’autres fusées pourraient également prendre leur envol pour la première fois en 2023. Parmi elles figure le Vulcan Centaur de United Launch Alliance. Le lanceur est destiné à remplacer l’Atlas V de la société, une fusée qui est au cœur des vols spatiaux américains depuis deux décennies. Pour s’élever dans le ciel, le Vulcan s’appuiera sur le moteur BE-4 construit par Blue Origin. Ce même moteur sera également utilisé par la fusée New Glenn de la société fondée par Jeff Bezos, dont le vol d’essai pourrait avoir lieu à la fin de l’année.

D’autres entreprises privées américaines devraient également tester de nouvelles fusées, notamment Relativity Space et sa fusée entièrement imprimée en 3D, ainsi qu’ABL Space System. Côté européen, le nouveau lanceur lourd Ariane 6 devait possiblement effectuer son vol inaugural au quatrième trimestre.

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Illustration d’artiste du New Glenn, le futur lanceur lourd de Blue Origin. Crédits : Blue Origin

Nouveaux atterrissages lunaires

Il n’est pas facile de se poser sur la Lune, comme le prouvent certains échecs passés. Certaines sociétés tenteront toutefois leur chance au cours de cette année 2023. On pense notamment à l’entreprise japonaise Ispace qui vient de lancer sa mission M1 sur une fusée SpaceX. L’atterrisseur doit arriver sur place en avril.

La NASA a également fait appel à deux sociétés privées pour transporter des charges utiles sur la surface lunaire : Intuitive Machines et Astrobotic. La première visera à livrer un extracteur de glace, nommé PRIME-1, grâce à son atterrisseur NOVA-C. La seconde tentera de poser son atterrisseur Peregrine. Le véhicule qui mesure un peu plus de 1,8 mètre de haut sera doté de divers emplacements capables de stocker des charges utiles pour le compte de clients.

Trois autres missions sont également attendues cette année sur la Lune : la mission indienne Chandrayaan-3, retardée l’année dernière, la mission japonaise SLIM (Smart Lander for Investigating Moon), qui visera à tester les technologies d’atterrissage lunaire du pays, et Luna-25 qui marquera le grand retour de la Russie sur la Lune.

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Illustration de l’atterrisseur Peregrine. Crédits : Astrobotic

Nouveaux observatoires spatiaux

Côté observatoires, nous savons que la Chine prévoit de lancer son télescope Xuntian. L’observatoire sera doté d’un miroir de deux mètres de diamètre comparable à celui de Hubble, mais devrait bénéficier d’un champ de vision 300 fois supérieur à celui de son vieux cousin américain tout en conservant une résolution similaire, de quoi sonder jusqu’à 40% du ciel sur dix ans dans le proche ultraviolet et la lumière visible.

Xuntian co-orbitera autour de la Terre avec la station spatiale chinoise et pourra périodiquement s’amarrer au futur avant-poste pour des opérations de maintenance.

La mission spatiale européenne Euclid visera de son côté à cartographier l’univers à la recherche d’indices sur la nature de l’énergie noire. Initialement, l’observatoire devait être lancé sur une fusée russe. Guerre en Ukraine oblige, l’ESA s’est finalement tournée vers SpaceX et son cheval de bataille : la Falcon 9.

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Le modèle thermo-structurel d’Euclid dans l’un des bâtiments de Thales Alenia Space, à Cannes. Crédits : ESA

Missions planétaires

JUICE (Jupiter Icy Moon Explorer) est la prochaine grande mission de l’ESA dans l’espace lointain. Son lancement est prévu en avril prochain par une fusée Ariane 5. La sonde devrait arriver près de Jupiter en 2031. Elle se déplacera alors pour effectuer plusieurs survols des lunes. En 2034, JUICE se placera en orbite autour de Ganymède, la plus grande lune du système solaire.

La société néo-zélandaise Rocket Lab visera de son côté Vénus avec sa fusée Electron. Sur place, un satellite nommé Photon tentera de déployer une petite sonde qui étudiera brièvement l’atmosphère de la planète.

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Ganymède photographiée par la sonde Juno en 2022. Crédits : NASA

Deux principales éclipses

Une éclipse totale sera visible le 20 avril prochain, mais seulement depuis l’hémisphère sud. De plus, la Lune n’effacera complètement le Soleil que dans certaines régions reculées d’Australie et d’Indonésie.

Une éclipse annulaire est également prévue le 14 octobre prochain. Les éclipses de ce type sont parfois appelées éclipses « anneau de feu ». Elles se produisent lorsque la Lune se glisse entre la Terre et le Soleil, mais que le diamètre apparent de la Lune reste légèrement inférieur au diamètre apparent du Soleil. Dans ce cas précis, notre satellite ne masque pas totalement notre étoile. Résultat : un anneau lumineux apparaît.

Malheureusement, là encore, la France ne pourra pas observer cette éclipse. Elle commencera en effet au nord de l’océan Pacifique, puis traversera les États-Unis et le Mexique avant de longer l’Amérique centrale. Elle continuera ensuite en Colombie et au Brésil avant de se terminer dans l’océan Atlantique.